Il existe peu d’écoles en France destinées à des étudiants et des adultes désireux d’approfondir leurs convictions afin de trouver un métier ou un nouvel engagement professionnel. Telle est l’ambition de l’école Thomas-More fondée il y a deux ans dans le sillage de l’institut Thomas-More. Pourquoi un laboratoire d’idées, comme cet institut, crée-t-il une école ? « Pour favoriser l’engagement civique sous toutes ses formes, et pour aider des acteurs à lancer des projets novateurs au service du bien commun », confie Jean-Thomas Lesueur, le président de l’institut Thomas-More.
Une école enracinée
Le concept de cette école n’est pas seulement le fruit d’une réflexion intellectuelle : il s’enracine dans les cinquante ans de vie politique de son directeur, Charles Millon : « À l’heure où les vieux partis sont moribonds, je me suis inspiré de mon expérience de terrain où j’ai eu la joie de rencontrer des personnes qui avaient des références personnelles fortes tout en étant capables de travailler en équipe. » L’ancien ministre de la Défense – qui a aussi présidé la région Rhône-Alpes pendant dix ans – insiste sur le fait que « le pilier de l’école, c’est son inspiration chrétienne ». D’où la référence à saint Thomas More (1478-1535), cet homme politique anglais canonisé après avoir été décapité parce qu’il refusait d’admettre le schisme anglican – c’est-à-dire la suprématie du roi d’Angleterre sur l’Église. « Se mettre au service de la Vérité dans les divers champs de compétences proposés est une évidence pour les étudiants qui sont tous proches du catholicisme », souligne Charles Millon.
Défis civilisationnels
En quoi consiste la spécificité de l’école en matière d’enseignement ? Chaque promotion accueille trente participants. De janvier à juin, six week-ends de formations sont proposés afin d’approfondir les connaissances fondamentales face aux défis à relever : défis civilisationnels, défi de la transmission et de l’enracinement, défi économique et social, défi territorial et écologique, défi scientifique et technologique. Les cours sont dispensés par des enseignants et des intervenants reconnus dont des essayistes, géopoliticiens, et acteurs de la société civile.
Puis, les participants se voient proposer un cycle de conférences avec des personnalités engagées afin de réfléchir à leur propre investissement au service des autres ou d’une cause. Enfin, l’année se conclut sur une semaine à la mer ou à la montagne, afin de cultiver la dimension d’entraide et de fraternité – en juin 2024 les étudiants se sont retrouvés dans un ancien monastère à Saint-Gildas-de-Rhuys, dans le Morbihan.
Promotion Geneviève de Galard
Sortie en janvier 2024, la première promotion, baptisée « Geneviève de Galard », a vu un officier s’engager en politique et un professeur de mathématiques bien décidé à promouvoir sa méthode d’enseignement. La force de l’école repose aussi sur son réseau car la formation est personnalisée et l’élève qui souhaite s’engager dans le caritatif ou le politique aura le temps d’échanger avec les personnes idoines. Tous les cours sont dispensés dans un lieu historique, la congrégation missionnaire des lazaristes rue de Sèvres à Paris. La sélection se fait sur dossier et sur entretien, selon le projet propre à chacun. Si la promotion 2025 affiche complet, il n’est pas trop tard pour imaginer intégrer celle de 2026 !
Sur Internet : ecole.institut-thomas-more.org