Les lecteurs de France Catholique connaissent bien Gilles Bexon et Defendente Génolini. Du premier, ils admirent les dessins illustrant de couleurs chatoyantes l’Évangile du dimanche, dans le cahier central. Du second, ils apprécient les vies de saints, toujours spirituelles, en page 5. Alors, quand l’un et l’autre s’associent pour publier, chez Via Romana, en partenariat avec France Catholique, un livre sur les « hauts lieux de chrétienté », ils sont sûrs de retrouver la beauté des aquarelles de l’un, rehaussée par la spiritualité allègre et précise de l’autre.
Mais qu’est-ce qu’un haut lieu ? « Est-ce la hauteur d’une montagne sur laquelle on va édifier un sanctuaire comme au Mont-Cassin ou au Mont-Saint-Michel ? interroge Defendente Génolini. Est-ce la hauteur d’une voûte ou d’une flèche, comme à Saint-Pierre de Rome ou à Cologne ? Est-ce la richesse des trésors de ces églises ou abbayes, comme en la cathédrale de Cantorbéry ou au monastère Sainte-Catherine du Sinaï ? Est-ce même les exploits artistiques de la construction ou des peintures, comme à Notre-Dame de Paris ou dans la chapelle Sixtine ? L’énumération peut se décliner à l’infini. »
Ce qui frappe, c’est la constance des hommes à édifier et relever des églises, des monastères, des sanctuaires sur les humbles tombes des martyrs : « Une sépulture simple sous six tuiles pour saint Pierre au Vatican, un sarcophage de pierre brute pour saint Denis aux portes de Paris. […] Puis il y a les interventions du ciel, de Jésus, de Marie, de Joseph, des saints et des anges. Lourdes, Cotignac, Fatima, apparitions paisibles à des enfants. Les miracles comme à Lyon ou à Oran qui opèrent. Mais encore la présence des saints dans des grottes comme François à Greccio, Madeleine à la Sainte-Baume, Antoine dans le désert d’Égypte. »
Partout avec le Christ
De Bethléem jusqu’à Saint-Pierre de Rome, des églises de la Ville éternelle jusqu’à Notre-Dame de Paris, en passant par l’église de Domrémy, l’abbaye de la Pierre-qui-Vire ou la cathédrale Saint-Louis des Invalides, ce sont 75 « hauts lieux » que Defendente Genolini et Gilles Bexon nous conduisent à visiter. En regard de chaque aquarelle, un texte en raconte l’histoire, accompagné d’une prière, d’un chant ou d’un extrait de vie de saint incitant le lecteur à la méditation.
Tout en nous invitant à l’évasion, ce magnifique voyage nous ramène à l’essentiel : « Notre Sauveur qui nous donne son Corps à manger et son Sang à boire, et les saints qui inspirent notre foi, entendent nos prières aussi bien dans les vastes vides du désert que dans les cathédrales et devant les reliquaires des grandes villes. […] Soyons toujours et partout avec eux », rappelle Mgr John MacWilliam, évêque de Laghouat, dans la citation placée en exergue de ce livre .
Hauts lieux de chrétienté. De la Terre sainte aux confins de l’Occident, Gilles Bexon et Defendente Génolini, Via Romana, 160 p. , 15 €.