Haut lieu de pèlerinage provençal dédié à sainte Marie-Madeleine, la grotte de la Sainte-Baume n’est accessible que par un chemin escarpé dans la montagne. C’est au terme de la montée des 150 marches de l’escalier, tels les 150 psaumes qui nous élèvent vers Dieu, que le pèlerin ou le simple visiteur pénètre dans le sanctuaire et s’émerveille d’une vue à couper le souffle. C’est ici que s’est réfugiée la sainte fuyant les persécutions et choisissant la solitude et la contemplation. C’est aussi ici que la fraternité Mère de Miséricorde a eu l’intuition de proposer son premier Chemin de la Consolation. Depuis, trois autres ont été créés – à La Chapelle-Montligeon, La Garenne-Colombes et au calvaire de Pontchâteau – et une dizaine sont à venir : « Nous sommes appelés par de nombreuses paroisses pour monter ces chemins », précise Alexandra Chevalier, responsable de la communication de Mère de Miséricorde.
L’apôtre de la miséricorde
Un parcours qui passe par trois démarches : un pèlerinage intérieur ponctué par des stations où sont proposées des paroles à méditer, à l’instar de cette prière de saint François de Sales : « Ô Seigneur de mon âme, vous qui avez tant aimé et si souvent pris dans vos bras les petits enfants, recevez encore celui-ci et adoptez-le » ; la possibilité d’être écouté ; et enfin, la pose d’une plaque gravée au prénom de l’enfant et la date de son départ au Ciel. Un geste d’apaisement qui, offrant une visibilité à ces enfants dont le monde nie l’existence, permet d’évangéliser des parents loin de l’Église.
« Marie-Madeleine est l’apôtre de la miséricorde, confie Alexandra Chevalier. Elle prouve que nos péchés ne nous éloignent pas du Seigneur, et qu’il nous aime tant, qu’Il vient nous pardonner. Son parcours humain nous montre que le Seigneur peut nous combler, nous guérir, nous restaurer. » Alors pour des péchés aussi graves que celui du drame de l’avortement, « Marie-Madeleine est une sainte qui appelle à la conversion et à la miséricorde, et qui nous montre que la grâce peut tout ». Inauguré il y a dix ans par Mgr Dominique Rey, ce Chemin de la Consolation a déjà accueilli 1 000 plaques dans la grotte. Un nouvel espace vient d’être aménagé pour en apposer d’autres.
Afin d’accompagner la prière et d’embellir ce lieu tenu par les dominicains, l’artiste Jean-Joseph Chevalier a sculpté dans la pierre une émouvante Notre-Dame de Consolation. « La Vierge nous console en nous présentant ce qu’elle a de plus précieux : son Fils », résume le sculpteur. Un demi-relief qui représente à lui seul tout le mystère chrétien de la Rédemption et de la Résurrection : « L’Enfant Jésus a les bras en Croix, cela préfigure la Passion, et de la main gauche, le Christ nous montre le Ciel, détaille l’artiste. Le lange qui enveloppe l’Enfant virevolte du souffle de l’Esprit et préfigure le linceul de la Résurrection. » Cette œuvre d’art sera bénie le 26 octobre, après une messe d’action de grâce présidée par l’abbé Pierre Brunet, vicaire général du diocèse de Marseille. Elle permettra aux parents de confier leur tout-petit défunt, dans l’espérance de le retrouver un jour au Ciel.