Demande de baptêmes : une lueur d'espérance - France Catholique
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Michel-Ange, le génie et la foi
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Demande de baptêmes : une lueur d’espérance

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© Basilique d'Argenteuil

Après l’hirondelle du printemps dernier, où les chiffres des baptisés adultes et adolescents ont atteint un record – 12 000 –, l’embellie semble se confirmer et même s’accélérer. Tel curé de la région parisienne dit n’avoir jamais accueilli autant de demandes de baptême depuis septembre qu’en 20 ans de l’histoire de sa paroisse. Tel autre, en zone rurale, avoue se sentir débordé par l’afflux de demandes et la nécessité de former ces jeunes pousses. D’où viennent-ils, ces ouvriers de la dernière heure ? Quelle soif les anime pour avoir osé franchir le pas alors que les indicateurs, les médias, et parfois les clercs eux-mêmes se sont résignés à voir le catholicisme disparaître du paysage ? Certes, il faut garder le sens des proportions. Il y a dans cette hausse, diront les doctes, un rattrapage des années Covid, où les baptêmes n’ont pu avoir lieu, de même que le culte… Rattrapage qui est loin de compenser la chute dramatique des baptêmes d’enfants (200 000) : leur nombre a été divisé par deux en vingt ans !

D’autres, plus modernes, invoquent la présence de prêtres sur les réseaux sociaux, qui permettent de toucher un public plus lointain ; voire un effet bénéfique du confinement, celui de nous tourner vers l’intériorité, donnant raison à Pascal pour qui « tout le malheur des hommes vient (…) de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre ».

Cela non plus ne suffit pas à expliquer ce brusque regain de foi. Allons jusqu’au surnaturel : n’y aurait-il pas dans cette aspiration un signe que l’Esprit Saint continue de souffler, quand nos efforts humains semblent vains ?

Mais la grâce divine a aussi sa loi, et celle-ci passe nécessairement par la Croix. C’est la profonde réflexion d’un prêtre d’expérience, selon laquelle cette rosée venue du Ciel est le fruit, mystérieux, des souffrances et persécutions offertes par les fidèles du monde entier, confirmant ainsi que le sang des martyrs est semence de chrétiens. Martyre au sens propre, quand le christianisme est devenu la religion la plus persécutée au monde ; mais aussi martyre non sanglant, « ordinaire », quand en France les églises brûlent et les blasphèmes se multiplient, et que le trouble gagne dans l’Église même…

Fécondité des souffrances offertes

Cela nous rappelle, en définitive, que tout ce qui n’est pas donné est perdu dans l’économie de la grâce. Qu’il ne suffit pas de se lamenter sur le malheur du monde, mais que le vrai réflexe chrétien est plutôt de cultiver la vertu d’espérance en plaçant notre confiance dans la fécondité de la Croix, en Dieu seul capable de ressusciter les morts !

De Lourdes à Fatima, le message de la Vierge Marie invite à la prière et à la pénitence pour les pécheurs. Cette deuxième demande est souvent laissée pour compte. Il faut sans doute en redécouvrir la valeur, à l’exemple de sainte Thérèse de Lisieux, malade, offrant un pas supplémentaire dans son infirmerie pour un missionnaire à l’autre bout de la terre.