La première Pélagie est une jeune fille d’Antioche âgée de 15 ans en 302, lors de la persécution de Dioclétien. Les soldats frappent à sa porte. Elle sait immédiatement qu’elle va être abusée par eux et par le juge. Fine et prompte à se décider, elle les reçoit très gentiment, les installe dans l’atrium et leur dit qu’elle se retire quelques instants pour s’habiller richement afin d’être présentable. Elle ferme la porte de la chambre sur elle, monte sur le toit de sa maison et se jette dans le vide. Elle meurt, ayant préféré cette fin plutôt que d’être violée.
Ce cas s’est quelquefois produit dans les temps de persécution. Mais voilà : le suicide est réprouvé par l’Évangile… Jean Chrysostome, moins d’un siècle plus tard, dans une célèbre homélie à Antioche, qui a toujours vénéré Pélagie et son acte héroïque, s’arrange subtilement pour déclarer que « des chutes de ce genre n’entraînent ordinairement que de graves blessures ». En conclusion, la mort survenue de Pélagie est bien le signe que Dieu a approuvé son acte !
La deuxième sainte, appelée Pélagie de Jérusalem, est une courtisane qui vit elle aussi à Antioche et que Jean Chrysostome avait déjà aperçue. Elle se convertit, fait pénitence, se fait baptiser et vit au milieu de vierges pieuses et austères, refusant de revoir ses anciens amants même désireux d’apprendre d’elle des choses saintes. Le récit de Jean Chrysostome s’arrête là. Mais l’histoire était trop belle pour ne pas donner une suite plus merveilleuse encore : le Pseudo-Jacques embellit et allonge le récit, nommant la femme Pélagie et la fait se retirer au mont des Oliviers à Jérusalem en solitaire et pénitente. Il raconte qu’elle se fit passer pour un homme nommé Pélage. Ce fut seulement quand il (elle) mourut qu’on découvrit quel était son sexe. Elle est (elles sont ?) la patronne des comédiens !
Étymologie du nom
De racine grecque reprise par le latin, pelagos, « haute mer ».
Célébrités
Le martyrologe fête d’autres Pélagie : une vierge martyre à Antioche elle aussi, compagne de Beronicus, fêtée le 19 octobre. Une veuve à Attanum en Limousin (+584), le 26 août. Une martyre à Césarée de Palestine (+362) amie de Domice, le 23 mars. La compagne de Janvier, martyre à Nicopolis, le 11 juillet. Une vierge martyre à Tarse, le 4 mai. Une religieuse martyre à Orange en 1794, le 9 juillet.
Pensée spirituelle
« La perte d’une certaine pudeur comme la perte de la pureté sont les causes profondes de la décadence du monde. » (Mère Teresa).
Courte prière
« Très Sainte Vierge, obtenez-moi une grande pureté du cœur, du corps et de l’esprit. »
