Saint Jean de Brébeuf, martyrisé par les Iroquois - France Catholique
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Saint Jean de Brébeuf, martyrisé par les Iroquois

Par son apostolat et son zèle charitable, il parvient à convertir des milliers de Hurons. Avant d’être martyrisé par les Iroquois en 1649.
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Les Voyages et souffrances du Père Jean de Brébeuf, 1938.

Jean de Brébeuf est né en la fête de l’Annonciation, le 25 mars 1593, dans le village de Condé-sur-Vire, en Basse-Normandie. C’est en 1617 qu’il frappe à la porte du noviciat de la Compagnie de Jésus, à Rouen. Son énergie dans l’apostolat et sa persévérance le font vite remarquer. Il aime répondre aux compliments, jouant sur son nom avec une pointe d’humour : « Je suis un vrai bœuf ! »

C’est en 1625 qu’il pose pour la première fois le pied sur la terre canadienne. Il y accoste avec quatre religieux de son ordre : des apôtres qui deviendront vite d’intrépides explorateurs, cartographes et linguistes pour s’adapter à cette terre inconnue. Ils seront parmi les premiers à établir un contact durable avec les Amérindiens. Après une mission chez les Hurons, Jean de Brébeuf est envoyé chez les Algonquins qu’il accompagne tout l’hiver dans leurs chasses. Il apprend leur langue et leurs coutumes, supporte avec patience le froid, l’âpreté de la vie de nomade et ses privations.

En mission chez les Hurons

Contraint d’interrompre sa mission en raison des rivalités entre la France et l’Angleterre, qui se disputent le Canada, Jean de Brébeuf rentre à Rouen en 1629. Il ne pourra revenir en Nouvelle-France qu’en 1633 – cette fois en terres huronnes, au sud de l’Ontario. Le Père Paul Le Jeune, son supérieur, le charge d’y fonder une véritable mission.

Peuple sédentaire, les Hurons ont une économie équilibrée, fondée sur l’agriculture, la pêche, la chasse et la cueillette. Ils dominent d’autres tribus, moins développées. Leur évangélisation est la première tentative réfléchie de conversion d’un peuple amérindien. La stratégie que Jean de Brébeuf et ses compagnons doivent imaginer servira d’exemple aux autres missions. Ils choisissent de commencer par l’enseignement du Pater, du signe de Croix et des Dix Commandements.

Mais un obstacle menace leur œuvre : plusieurs épidémies de vérole déciment les tribus amérindiennes dans les décennies 1630 et 1640 – surtout celles qui ont conservé un lien permanent avec les Européens, comme les Hurons. Les missionnaires sont tenus pour responsables de ces maladies. Ils subissent jets de pierres, bastonnades, tentatives de meurtres. Des croix sont renversées. Pourtant, le zèle infatigable et la charité des jésuites auront raison de l’hostilité des Hurons. À la mort du Père de Brébeuf, on comptera 8 000 chrétiens parmi eux.

En 1642, un accident oblige Jean de Brébeuf à rentrer à Québec. Il y devient « procureur » de la mission huronne. Il s’occupe de veiller au ravitaillement en livres, papiers et autres objets des missionnaires en première ligne. Dans le même temps, il apporte une aide spirituelle aux ursulines et aux hospitalières, et s’occupe de l’instruction de quelques jeunes hurons.

Victime des Iroquois

Son dernier voyage débute en 1644. Mais les années 1640 sonneront la fin de la Huronie, affaiblie par les maladies mais surtout dévastée par les Iroquois. À l’aube du 17 mars 1649, ceux-ci prennent d’assaut le poste Saint-Ignace où se trouve le Père de Brébeuf. Il en sera le premier supplicié. Arrivé devant le poteau de son martyre, il tombe à genoux et l’embrasse. Cela ne fait qu’attiser la haine de ses bourreaux : ils l’écorchent, le brûlent avec des lames chauffées à vif, l’enduisent de résine pour mettre feu à ses chairs. Comme il encourage ses compagnons à supporter leurs tortures, les Iroquois lui coupent les lèvres et versent de l’eau bouillante sur sa tête pour singer le baptême. Après trois heures de supplices, ils lui tranchent la tête et, dans leur rage, mangent son cœur. L’héroïque missionnaire fut canonisé par Pie XI le 29 juin 1930.