Pourquoi une seule religion véritable ? - France Catholique
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Le Liban chrétien
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Pourquoi une seule religion véritable ?

Le christianisme ne s’est pas répandu par les armes mais par la folie de la Croix. Malgré les aléas de l’histoire, l’Église a été capable de transmettre à toutes les nations la Vérité et la sainteté.
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© Dominique Devroye / Pixabay

La question de la vérité en matière religieuse est devenue problématique, non seulement dans la société mais aussi pour de nombreux catholiques. Pour beaucoup, la foi relève uniquement du sentiment, de l’expérience sensible, de la conscience personnelle mais ne se pose pas en termes de vérité…

Bien sûr, la foi est une grâce, un don de Dieu surnaturel qui fait adhérer une personne au Mystère du Christ comme Dieu et Sauveur. Mais comme la foi est un acte de l’intelligence et de la volonté – l’intelligence ayant comme finalité la connaissance de la vérité et la volonté le bien –, on ne peut faire abstraction de ces deux finalités dans l’acte de foi. L’apologétique ne donne donc pas la foi mais les motifs de crédibilité. « On ne croirait pas si nous n’avions pas des raisons de croire », dit saint Thomas d’Aquin. Or, l’une des questions essentielles demeure la vérité d’une seule Église fondée par notre Seigneur. La question peut se poser de différentes manières. Est-il raisonnable de croire que le Sauveur n’ait voulu qu’une seule Église contenant la plénitude de la Révélation et dispensatrice des mystères du salut ? Cette Église répond-elle aux exigences du Sauveur ?

Vérité fondamentale

Nous voyons que toutes les religions, même celles dites monothéistes et révélées, se contredisent sur des points essentiels. Pour les chrétiens, Jésus est le Fils de Dieu et le Sauveur. Pour les musulmans, il n’est qu’un prophète qui annonce le sceau des prophètes, Mohammed, et si l’on prie Jésus, on commet un acte d’idolâtrie. Pour les juifs, Jésus est un faux prophète ou, pour d’autres, un rabbi intéressant. La question essentielle est de savoir si Dieu veut être honoré en proclamant Jésus sauveur, Jésus prophète ou Jésus imposteur. La question de la vérité serait-elle secondaire par rapport à la sincérité de l’expérience religieuse ?

Nous voyons bien que la vérité à tous les niveaux est fondamentale pour la vie et le développement de l’être humain. Personne ne peut apprécier qu’on lui mente pour les différents aspects de la vie. Alors, comment imaginer que, pour l’aspect le plus important de la vie humaine – sa finalité surnaturelle –, Dieu accepte d’être honoré sur des mensonges ? Ce serait contredire l’idée même de Dieu qui est vérité par essence, et la finalité de l’intelligence, qui est le vrai. Le domaine religieux ne peut appartenir au mensonge, à l’irrationnel, à l’absurde. Le Magistère de l’Église condamne toutes formes de relativisme qui voudrait reconnaître à plusieurs religions le pouvoir de salut et d’enseignement : « Est donc contraire à la foi de l’Église la thèse qui soutient le caractère limité, incomplet et imparfait de la révélation, qui compléterait la révélation présente dans les autres religions. La cause fondamentale de cette assertion est la persuasion que la vérité sur Dieu ne pourrait être saisie ni manifestée dans sa totalité et dans sa complétude par aucune religion historique, par le christianisme non plus par conséquent, et ni même par Jésus-Christ » (Dominus Iesus, n° 6).

Nécessité de l’apologétique

Face aux propositions des trois religions monothéistes qui se disent révélées, l’intelligence humaine doit pouvoir répondre aux objections pour confirmer la cohérence du message chrétien. L’apologétique aura donc besoin de plusieurs sciences, avec des témoignages internes et externes à cette révélation, pour démontrer la cohérence d’une unique Révélation en Jésus-Christ. L’archéologie, la philologie, l’exégèse, la datation des documents permettront entre autres d’étudier avec soin les sources chrétiennes et de les comparer avec les sources des autres religions. Il est bien dommageable que cette recherche ait été parfois abandonnée dans différents secteurs de l’Église. L’insistance du Sauveur sur la vérité et l’institution d’une Église visible avec ses exigences d’unité, de sainteté, de catholicité et d’apostolicité oblige le croyant à étudier avec impartialité le lien entre les paroles du Christ et l’accomplissement de l’ensemble de ces exigences dans la seule Église catholique. La Révélation étant incarnée dans l’histoire humaine et l’aventure du peuple de Dieu ayant 4 000 ans, il est possible de vérifier avec exactitude si les conditions posées par le Christ se sont réalisées. Les recherches archéologiques du XXe siècle ont confirmé plusieurs faits bibliques, comme une stèle égyptienne parlant du peuple hébreu. Pour le Christ, nous avons une quantité de témoignages antiques – chrétiens ou non – sur les cinq premiers siècles, qui parlent de Jésus (voir la synthèse historique de John Paul Meier à propos du Christ).

Sainteté du fondateur

La cohérence morale aussi fait partie du critère rationnel pour découvrir la vérité en matière religieuse. Il est essentiel de regarder la moralité et la sainteté du fondateur et des origines d’une Église ou d’une religion afin de ne pas être victime d’une manipulation ou d’une escroquerie. Si le fondateur est violent, ne respecte pas les femmes, ne suit pas les préceptes qu’il enseigne à ses disciples ou cherche à s’enrichir, il ne pourra se revendiquer de l’esprit divin, c’est du bon sens. Or, de l’avis quasi unanime de l’humanité, on reconnaît une sainteté et une sagesse unique en Jésus-Christ. Les autres religions, comme l’islam, reconnaissent que leur fondateur est pécheur. L’histoire du christianisme commence par la sainteté et la persévérance de ses membres face à la persécution romaine. L’Église est née du sang des martyrs. Elle ne s’est pas répandue par la puissance des armes et des richesses mais par la folie de la Croix.

Les promesses du Christ se sont réalisées

Enfin, se pose la question du salut et de l’universalité. Une religion vraie ne peut être qu’universelle, capable d’embrasser les hommes de tous les temps et de différentes cultures. Le message de cette religion ne peut changer substantiellement suivant les cultures et les époques. Or, disait Maurras qui était agnostique, « la seule internationale qui tienne, c’est l’Église catholique ». Les promesses d’infaillibilité données par Notre Seigneur à l’Église se sont réalisées. Les hommes de tous les temps et de toutes les nations ont pu se convertir au Christ et ils ont pu persévérer dans l’Église malgré les péchés de ses membres. Une religion ne peut être vraie que si elle est capable de transmettre la vérité et la sainteté malgré les aléas de l’histoire. L’Église a seule été capable de relever ce défi malgré ses nombreuses crises. Elle a pu même connaître parfois des papes scandaleux ou même hérétiques dans leurs enseignements privés et des légats monstrueux, mais elle est toujours sortie de ses crises en se réformant dans ses propres structures.

Ainsi nous pouvons constater l’accomplissement de cette parole de saint Jean : « La victoire sur le monde, c’est notre foi. »