Madame Élisabeth et le Sacré-Cœur - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Madame Élisabeth et le Sacré-Cœur

La sœur de Louis XVI fut une grande dévote du Sacré-Cœur. Elle offrit à la cathédrale de Chartres deux cœurs votifs, de Jésus et Marie.
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Les deux cœurs votifs en or, argent et velours (1790) offerts par Madame Élisabeth. À l’intérieur chaque cœur contient une prière manuscrite pour « le roi et la famille royale » et « l’Église de France ». © Constantin de Vergennes

La dévotion au Cœur Sacré de Jésus tient une place éminente dans la vie spirituelle de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI. La cathédrale de Chartres conserve pieusement dans son Trésor les deux cœurs unis qu’elle lui offrit, en 1790.

Cette dévotion a été promue à la cour de France par sa grand-mère, la reine Marie Leszczynska, qui l’a transmise à ses enfants, puis à ses petits-enfants. L’éducation spirituelle de la jeune Élisabeth, orpheline à l’âge de 3 ans, est confiée à l’abbé Madier, ancien jésuite, qui initie la jeune princesse au culte du Sacré-Cœur.

Au XVIIIe siècle, l’esprit principal de cette dévotion est la réparation : réparation des outrages provoqués par le péché des hommes et qui blessent le Cœur de Jésus. Les débuts de la Révolution française, et particulièrement la mise en place de la Constitution civile du clergé – condamnée par le pape Pie VI –, encouragent encore la princesse dans cette voie : elle désire réparer toutes les offenses faites au Sacré-Cœur à travers les attaques subies par l’Église de France.

Centaines de confréries

Dans l’esprit des contemporains de Madame Élisabeth, le Cœur de Jésus est intimement lié au Cœur de Marie et des centaines de confréries pratiquent en France la dévotion aux deux Cœurs unis. Dès les premiers jours de la Révolution, la princesse constitue une nouvelle confrérie, ou plutôt une forme d’association aux règles assez souples. Son but est double : faire connaître le Sacré-Cœur et créer un réseau de prières. Elle réussit d’ailleurs à ramener vers Dieu une de ses amies qui renonce à sa vie frivole après une neuvaine au Sacré-Cœur.

Ce nouveau groupe de prière est consacré aux deux Cœurs unis de Jésus et Marie, à qui Madame Élisabeth confie le roi et sa famille, ainsi que l’Église. C’est pour sceller cette consécration qu’elle offre deux cœurs à la cathédrale. Dans la prison du Temple et jusqu’à son exécution, en 1794, Madame Élisabeth conserve un profond attachement au Sacré-Cœur de Jésus. Elle compose plusieurs prières qui témoignent de cette dévotion.

PRIÈRE : « JE VOUS DONNE MON CŒUR »
Cœur adorable de Jésus, sanctuaire de cet amour qui a porté un Dieu à se faire homme à vie pour notre salut et à faire de son corps la nourriture de nos âmes, en reconnaissance de cette charité infinie, je vous donne mon cœur et avec lui tout ce que je possède au monde, tout ce que je suis, tout ce que je souffrirai.
Mais enfin, mon Dieu, que ce cœur, je vous en supplie, ne soit plus indigne de vous ; rendez-le semblable à vous-même, entourez-le de vos épines pour en fermer l’entrée à toutes les affections déréglées ; établissez-y votre croix ; qu’il en sente le prix ; qu’il y prenne goût ; embrassez-le de vos divines flammes ; qu’il se consume dans votre gloire, qu’il soit à vous après que vous avez voulu être tout à lui. Vous êtes sa consolation dans les peines, le remède à ses maux, sa force et son refuge dans les tentations, son espérance pendant sa vie, son asile à la mort.
Je ne vous demande, ô Cœur aimable, que cette grâce pour mes associés.

Composée par Madame Élisabeth en juillet 1789, lors de la fondation de son association.