Changement de sexe des mineurs : « Il faut mettre un frein à ce phénomène » - France Catholique
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Changement de sexe des mineurs : « Il faut mettre un frein à ce phénomène »

Sénatrice LR du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio est l’auteur d’un rapport sur les mineurs qui souhaitent changer de sexe. Elle a fait voter au Sénat une proposition de loi visant à endiguer ce problème de santé publique.
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« Nécessité d’un vrai plan de prise en charge de la pédopsychiatrie en France. » © Alexander Grey – unsplash

Pourquoi souhaitez-vous encadrer la question du changement de sexe chez les mineurs ?

Jacqueline Eustache-Brinio :
Tous les pays occidentaux observent une augmentation importante du nombre des jeunes s’interrogeant sur leur « genre ». En France, quinze lieux existent pour accueillir les moins de 18 ans qui souhaitent changer de sexe. À Paris, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière fait état de 300 consultations par an. C’est un sujet de santé publique. Nous ne pouvons pas laisser des adolescentes de 16 ans demander une ablation des seins ! Nous devons protéger les mineurs et aider les parents à appréhender le mal-être de leurs enfants, dont le questionnement relève le plus souvent de la pédopsychiatrie. J’ai reçu, dans le cadre des auditions que j’ai menées, une mère qui m’assurait que sa fille de 6 ans voulait devenir un garçon au motif qu’elle jouait avec des petites voitures. En fait, un psychiatre a décelé que la mère rêvait d’avoir un garçon plutôt qu’une fille et que la pseudo « transidentité » était une façon de régler son fantasme inavoué… Il est donc temps de mettre des freins et d’encadrer ce qui peut avoir des conséquences irréversibles chez les enfants et les adolescents.

Que préconise la proposition de loi votée au Sénat le 28 mai, inspirée de votre rapport ?

Ce texte interdit aux professionnels de santé de prescrire aux mineurs des bloqueurs de puberté. Il oblige les adolescents concernés à respecter un délai de réflexion de deux ans après la première visite médicale. Et il interdit la chirurgie dite de réassignation sexuelle aux mineurs. Il souligne aussi la nécessité d’un vrai plan de prise en charge de la pédopsychiatrie en France. Cette proposition de loi vise à aider les parents à ne pas céder à la pression sociétale. En Europe du Nord, en Angleterre, en Suisse, aux États-Unis, on assiste à un retour en arrière dans l’administration des traitements médicaux aux mineurs. Il est urgent que la France adopte un principe de précaution en la matière.

Cette proposition a été adoptée dans une ambiance houleuse. Comment l’expliquez-vous ?

Je suis très heureuse qu’elle ait été soutenue par tout le groupe LR, deux sénateurs RN et le sénateur Reconquête de Marseille. Et finalement votée par 180 voix contre 136. Nous parlons de transidentification et non de transidentité pour dissocier le désir de changement de sexe du phénomène inédit d’enfants qui se disent « trans ». Nous avons tenu bon alors que le texte a été accusé par toute la gauche d’être transphobe ! En assumant ce rapport et cette proposition de loi, j’ai voulu bousculer les lignes et dire aux minorités qu’elles n’étaient que des minorités. Évidemment, une telle inflexibilité rend les défenseurs de la transition de genre très agressifs…

En revanche, la proposition de loi ne reprend pas les préconisations de votre rapport relevant du domaine scolaire et éducatif. Pourquoi ?

Parce que ces préconisations ne relèvent pas du champ législatif. Elles sont néanmoins essentielles. Je demande l’abrogation de la « circulaire Blanquer » du 29 septembre 2021 sur la « prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire ». Ainsi que le respect par l’Éducation nationale de l’état civil de l’enfant, et l’interdiction d’interventions d’associations faisant la promotion du wokisme. Il faut rester vigilants car les associations transactivistes sont très présentes en milieu scolaire.