« Sa beauté était remarquable et s’alliait à une intelligence, une sensibilité, une volonté peu communes. » Ainsi parle-t-on de la jeune Bolognaise Diana Carbonesi d’Andalo, sœur d’un jeune déluré, Lodrengo, que Dante met en enfer dans sa Divine Comédie, revêtu d’une chape d’or qui pèse plus lourd que le plomb, comme un damné, à cause de son hypocrisie…
Leurs parents sont riches, Diane est coquette, et c’est par mondanité et curiosité qu’elle se rend à une prédication du jeune dominicain Réginald, dans une église près de chez elle. Le sermon porte justement sur la coquetterie. Diane est touchée. Elle prend le frère dominicain comme père spirituel et décide de devenir religieuse.
L’année suivante, lors d’un passage de saint Dominique à Bologne, elle fait vœu de virginité en sa présence. Sa famille s’oppose à ce projet. Elle prend prétexte une sortie à Ronzano pour entrer au couvent des chanoinesses. Le sang chaud de sa famille ne fait qu’un tour. Une armée familiale se précipite au couvent, défonce les portes, crée une bagarre, s’empare de Diane qui résiste, a une côte cassée qui lui fera mal jusqu’à sa mort. Elle revient chez elle sur une civière !
À peine remise, elle s’enfuit à nouveau. De guerre lasse, son père capitule. Enfin, le premier couvent de dominicaines de Bologne, près de l’oratoire dédié à sainte Agnès, est créé… par les finances du sieur d’Andalo. Très proche de Diane, le bienheureux Jourdain de Saxe modère l’ardeur de ces premières religieuses très observantes. Cécile, Aimée, Constance et Théodora sont d’ailleurs honorées en ce jour à l’égal de Diane dont il est faux de dire qu’elle fut la prieure. Elle meurt à 35 ans, le 10 juin 1236.
Étymologie du nom
Probablement du latin dius, « divin, céleste, lumineux ».
Mythologie
Diane était dans la mythologie romaine, la déesse de la chasse. Elle personnifiait aussi la Lune, dont on pense que le substantif « diane » signifiait justement « lune » en étrusque… En astronomie, Diane est un astéroïde.
Lettre de Jourdain de Saxe à Diane
« À ma mort même, tu ne devrais pas mener un deuil si inconsolable : car, mort, tu ne me perdrais pas, tu m’enverrais devant toi vers ces clarissimes demeures où, naissant à la vie, je prierais pour toi le Père et où je te serais bien plus utile vivant avec le Seigneur que réservé en ce monde. »
Courte prière de Jourdain de Saxe à saint Dominique
« Saint père Dominique, assistez-nous dans tous nos besoins. Gardez-nous toujours ; rendez-nous purs et purifiés. »