Vous avez été visée par des menaces de décapitation. Comment en est-on arrivé là ?
Isabelle Surply : Je refuse que l’idéologie islamiste continue de s’insinuer sur notre sol. Je n’accepte pas l’argument de la « paix sociale » : c’est une expression empreinte de lâcheté, alors que le mandat que nous confient les électeurs requiert du courage. En tant qu’élue, j’ai le devoir de protéger la République et de mériter la confiance de mes concitoyens. En tant que femme, je me dois de m’opposer, au nom de toutes les autres, à des gens qui cherchent à instiller la peur et la haine. En tant que mère, je dois protéger mes enfants – nos enfants – et leur préparer un avenir meilleur.
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a demandé au gouvernement de « tout mettre en œuvre pour assurer votre sécurité ». A-t-il été entendu ?
Malgré ses démarches, je n’ai aujourd’hui aucun retour de la Préfecture, ni du Premier ministre. En sept ans, j’ai déposé quatorze plaintes pour menaces de mort, sans résultat. J’ai l’effroyable sensation que tout le monde attend qu’il m’arrive quelque chose pour agir… Il est inquiétant que, dans une démocratie comme la nôtre, on ne puisse pas protéger les élus ayant maille à partir avec l’islam radical.
Ce n’est pas la première fois que vous êtes menacée, et pourtant votre liberté de ton reste intact. Qu’est-ce qui vous anime ?
Si je continue, malgré la peur pour ma famille, mes militants et pour moi, ce n’est pas par ambition personnelle mais pour servir mon pays et mes concitoyens. Le sentiment de solitude dans ce combat est particulièrement pesant, mais je refuse de reculer devant ceux qui veulent voir la France perdre : elle nous a tant donné qu’elle mérite que l’on se batte pour elle de toute notre force. Ce qui m’anime, c’est le devoir mais aussi une immense espérance, et la passion dévorante du combat pour la recherche de la Vérité.
Vous n’avez pas peur de vous afficher avec une grande croix ou une médaille miraculeuse autour du cou, ce qui est rare en politique. Que représentent-elles pour vous ?
Je les ai reçues de mes parents. Ce ne sont pas des étendards mais une partie de mon identité. Ils me servent de rappels à moi-même. Ma petite maman est morte en portant la médaille miraculeuse que vous me voyez souvent porter. C’est un héritage, comme ma croix. Elles m’engagent à me souvenir en permanence que mon combat est pour la Vérité. Elles m’imposent l’humilité : je ne m’engage pas pour moi mais pour servir les autres. La croix m’inspire quotidiennement par sa force et nourrit ma quête de justice et de paix. Elle me permet de ne jamais oublier qui je sers. Grâce à elle, j’ai la force de livrer bataille.
Vous vous battez aussi contre la désacralisation de votre église ou le déboulonnage d’une croix de mission et d’une statue de Jeanne d’Arc. Pourquoi ?
Ne pas se souvenir d’où l’on vient, c’est assurer à ceux qui nous suivront des maux que nous pourrions leur éviter. La religion catholique est à la base de ce qu’est la France aujourd’hui. Notre pays transpire les valeurs chrétiennes qui fondent son origine et son essence ! La confusion dans laquelle nous nageons n’est inspirée que par l’ignorance ou par une haine destructrice de notre pays. L’élévation de l’homme n’est pas une entrave à la liberté, c’est tout le contraire !
La modernité pousse à ne vivre que l’instant présent, et à refuser les conséquences de nos actes. Défendre la France, c’est accepter la transcendance. C’est savoir écouter la sagesse de nos pères et surtout la transmettre. C’est donc protéger notre patrimoine le plus précieux, nos racines. Ce sont elles qui nous ont permis d’être libres. Détruire notre héritage ne rendra pas notre monde meilleur, au contraire. Nous devons protéger ce qui peut encore l’être, tous ces monuments qui sont autant de rappels à ce qui inspire tant d’entre nous encore aujourd’hui.
De l’aveu même du président de la République, la France est menacée par la décivilisation, Êtes-vous parfois tentée par le découragement ?
Au contraire, savoir mon pays dans cet état me motive grandement, je refuse de subir sans rien faire. Ce qui nourrit mon engagement et mon espérance, c’est bien sûr ma foi, centrale dans ma vie, l’amour de mon pays et celui de ma famille. Souvent, en conférence, je dis que j’ai trois priorités, et dans cet ordre : Dieu, mon mari, ma patrie !
C’est aussi pour mes quatre enfants qu’aujourd’hui je risque ma vie. L’espérance qui m’habite s’explique par des causes qui sont bien plus grandes que moi et qui m’inspirent infiniment ! Et, comme disait mon grand-père à ses hommes, « à Dieu vat ! »
Pour aller plus loin :
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