« Dignitas infinita » : les lignes rouges de Rome - France Catholique
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« Dignitas infinita » : les lignes rouges de Rome

Le dicastère pour la Doctrine de la foi a publié un document s’exprimant sur plusieurs sujets sociétaux, dont la théorie du genre et la GPA.
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© Antoine Mekary / Godong

En préparation depuis cinq ans, Dignitas infinita était attendue. Elle a été publiée le 8 avril par le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF). Conséquente – 66 paragraphes – et longuement présentée par le cardinal Victor Maria Fernandez, cette déclaration s’appuie en partie sur des enseignements des papes Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que sur des textes du concile Vatican II, mais surtout sur ceux du pape François.
Elle se veut une réaffirmation de la position de l’Église dans treize domaines où la « dignité humaine » est mise à mal. Si les sujets évoqués sont nombreux, allant de la pauvreté au travail des migrants, en passant par l’exploitation des personnes, les abus sexuels, la violence contre les femmes ou encore la violence numérique, Dignitas infinita était surtout attendue sur les questions « sociétales » qui agitent les opinions publiques.

Courage de la vérité

Sur l’avortement d’abord, le document du DDF réaffirme l’enseignement constant de l’Église, qui condamne depuis toujours un « crime », ne changeant rien aux propos de Jean-Paul II dans Evangelium vitae (1995) : « Devant une situation aussi grave, le courage de regarder la vérité en face et d’appeler les choses par leur nom est plus que jamais nécessaire, sans céder à des compromis par facilité ou à la tentation de s’abuser soi-même. » Idem pour la GPA, qui nie aussi bien la dignité de l’enfant que de la mère porteuse, devenant « simple moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui ».
La théorie du genre n’est pas en reste. La possibilité qu’elle laisse à chacun de choisir son identité sexuelle revient, pour Rome, à « céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu et entrant en rivalité avec le vrai Dieu d’amour que nous révèle l’Évangile ». Une condamnation entraînant, logiquement, celle des opérations de changement de sexe.

Un ton moins offensif

Quant à l’euthanasie et au suicide assisté, la position de l’Église n’a pas changé : « La vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d’une dignité qui doit toujours être respectée, qui ne peut être perdue et dont le respect reste inconditionnel. » Malgré un ton général moins offensif que de coutume, le dicastère pour la Doctrine de la foi trace donc des limites pour les débats des années à venir.  

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