Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a beau s’efforcer à toutes les précautions de langage, le projet de loi sur la fin de vie, qu’elle a présenté au Conseil des ministres, ouvre bel et bien la voie à l’euthanasie et au suicide assisté. Emmanuel Macron l’avait promis aux francs-maçons, lors de son discours prononcé le 8 novembre dernier devant le Grand Orient de France, pour les 250 ans de cette obédience.
Il s’agit d’un nouveau pas décisif dans la volonté progressiste de transgresser les lois fondamentales qui structurent l’existence de l’humanité – lois non écrites ou Décalogue biblique. Dans cette optique, aucun obstacle ne saurait se dresser face à la volonté de toute-puissance, celle qui autorise l’individu à devenir son propre dieu.
L’humanisme proclamé aboutit en fait à cette mort de l’homme qui suit inéluctablement la mort de Dieu. Le philosophe Michel Foucault, dans sa propre rhétorique, avait pourtant averti de cette dissolution au terme du grand projet des Lumières. On doit, en effet, s’attendre à ce que l’homme s’efface « comme à la limite de la mer un visage de sable ».
Garde-fous trompeurs
On trouvera, du côté gouvernemental, que ce type de propos ne saurait condamner une volonté de venir en aide dans les situations les plus difficiles. Mais pourquoi alors les soignants sont-ils les plus vivement opposés au projet de Mme Vautrin ? Ce sont eux qui assistent les malades en fin de vie. Jean Leonetti, auteur des précédentes lois sur le sujet – qui avaient réuni l’unanimité des suffrages lors de leur adoption – a dénoncé à juste titre l’abandon de « la fraternité collective » au profit d’un individualisme qui abandonne les personnes à leur solitude.
Par ailleurs, les garde-fous qui sont censés encadrer cette aide à mourir sont des plus trompeurs. Dans tous les pays qui ont déjà légalisé le droit à donner la mort, on s’est prévalu des mêmes précautions. Il n’a pas fallu très longtemps pour qu’à leur tour, elles soient transgressées. La transgression est une machine infernale qui broie tout sur son passage. Les conditions d’encadrement prévues ne sont destinées qu’à rassurer les populations et les soignants. Tel est l’avis de Claire Fourcade. La présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs sait de quoi elle parle, puisqu’elle est la porte-parole de milliers de soignants qui savent que le droit à donner la mort est à l’opposé de l’attention aimante aux grands malades.
Mobilisation contre ce projet
Ce qui est de l’ordre de la morale naturelle et rationnelle trouve son appui dans la Révélation divine. Le « tu ne tueras pas ! » du Décalogue biblique confère une autorité supérieure à cette morale. On comprend que l’épiscopat français se mobilise en fidélité à cette loi supérieure. Quatre évêques ont été particulièrement délégués à cet office – c’est une première. Il faut espérer que leurs voix soient entendues pour entraîner la mobilisation du peuple chrétien contre cette atteinte insupportable à la loi humaine et divine
Pour aller plus loin :
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- DES MACHINES INTELLIGENTES
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Euthanasie : la Cour européenne doit se prononcer sur deux nouvelles affaires.