En cette époque lointaine, Armorique et Grande-Bretagne ont des relations étroites, et le pays de Galles comme l’Irlande fascinent les continentaux. Les annexions pacifiques ou guerrières témoignent d’ailleurs de ce va-et-vient incessant. Paterne naquit en Armorique au Ve siècle. Après sa naissance, Guéana et Petranus, ses parents, font vœu de chasteté et l’époux décide de vivre en moine en Irlande.
Devenu grand, Paterne n’a qu’un désir : imiter son père qu’il n’a pas connu et le rejoindre. Avec quelques compagnons, à son tour, il traverse la mer et le pays de Galles. Il arrive dans le comté de Cardigan et embrasse la vie monastique. Choisi comme supérieur, il fonde d’autres monastères et bâtit des églises – la plus renommée sera celle qui portera son nom : Lhan-Padern-Vaur, « église du Grand Paterne ».
Mais il n’a pas oublié son projet de retrouver son père en Irlande. Sur le chemin, cela lui permet de réconcilier deux rois en guerre. Il fait ensuite un pèlerinage en Terre sainte avec David et Théliau, futurs saints. C’est à Jérusalem qu’il est sacré évêque par le patriarche de la Ville sainte.
Revenu à Lhan-Padern-Vaur, il y exerce son ministère pendant vingt ans. C’est l’époque où le roi Caradoc envahit l’Armorique et soumet Vannes. Les habitants en profitent pour demander Paterne comme évêque. Il s’y rend, bâtit un monastère, consolide ses liens avec l’évêque de Dol, Samson. À la suite de querelles internes, il se réconcilie avec ses adversaires mais préfère se retirer chez les Francs et meurt un 15 avril, sans qu’on en connaisse l’année – sans doute en 565, mais d’autres documents laissent entendre que ce serait en 490 ou… en 677. Ce qui est plus sûr, c’est qu’il a participé au concile de 465 tenu dans sa ville épiscopale : sa signature au bas des actes l’atteste ! Il est fêté à Vannes, Saint-Brieuc, Rennes et Quimper. Ses reliques, transportées à Issoudun, ont été dispersées à la Révolution.
Étymologie du nom
Du latin paternus « paternel ».
Célébrités
Depuis le début du XXe siècle, notre Paterne n’a pas beaucoup de succès : ce prénom fut donné 4 fois en 1900, 3 fois en 1903, 4 fois en 1922… et aucunement depuis ! Le culte de saint Paterne est introduit à Orléans par des Bretons, fuyant les invasions normandes du Xe siècle. L’église était autrefois appelée Saint-Pouair. Jusqu’à la Révolution, il s’agissait d’un prieuré rattaché à l’abbaye Saint-Père de Chartres. L’actuelle église, reconstruite au XIXe siècle, fut consacrée en 1894.
Vieux proverbe du jour
« Quand à saint Paterne arrive la saison, la chaleur vient pour de bon. »
Pensée spirituelle
« Cherchons par-delà le monde présent, au plus haut des cieux, la source de l’eau vive, là où nous pourrons boire l’eau vive qui jaillit pour la vie éternelle » (saint Colomban, un moine irlandais contemporain de Paterne, qui parcourt la Bretagne).
Courte prière
« Seigneur, tu es cette source à laquelle il nous est toujours permis et toujours nécessaire de puiser » (saint Colomban).
