Que penser du rapport parlementaire sur le financement de l’enseignement privé – essentiellement catholique – présenté par les députés Paul Vannier, de La France insoumise, et Christopher Weissberg, de Renaissance ? À priori, il ne présente qu’une analyse technique, sans relation directe avec des préoccupations idéologiques. Il n’empêche que leur intention déclarée est bien de mettre en cause ce qu’ils considèrent comme une situation privilégiée, à laquelle il faudrait mettre fin, ne serait-ce qu’au moyen d’une nouvelle proposition de loi. Les responsables de l’enseignement catholique ont déjà fait part de leurs objections au contenu du rapport. Il est vraisemblable que la discussion se poursuivra dans les termes où elle a été proposée par les deux parlementaires.
Guerre scolaire
Une discussion d’ordre technique a cet avantage de ne pas mettre – au moins apparemment – en question les principes fondateurs de la loi à laquelle Michel Debré a associé son nom en 1959 et qui ont marqué les origines de la Ve République. Pour le Premier ministre du général de Gaulle, il s’agissait d’entrer dans une nouvelle ère qui mettrait fin à la guerre scolaire qui avait soulevé les passions sous les deux précédentes républiques. L’objectif avait été largement atteint, avec un ralliement assez massif de l’opinion publique, acquise notamment à la possibilité pour les parents de pouvoir choisir l’école de leurs enfants.
La tentative d’abroger la loi Debré en 1981, avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, devait connaître un échec sanglant. Pourtant, le pouvoir socialiste avait esquissé une voie moyenne de solution, qui aurait pu être adoptée par l’enseignement catholique, si un durcissement des dispositions les plus intégratrices n’était intervenu de la part des plus jusqu’au-boutistes du camp laïque. François Mitterrand, face à l’opposition populaire massive, préféra retirer carrément le projet de loi.
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