L’Inquisition espagnole, entre mythe et réalité - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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L’Inquisition espagnole, entre mythe et réalité

Accompagnée d’une légende noire tenace, l’Inquisition espagnole est accusée d’avoir envoyé des dizaines de milliers de personnes au bûcher. Qu’en fut-il vraiment ?
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Martyre de saint Pierre d’Arbuès (1664), par Bartolomé Esteban. Inquisiteur espagnol, il est assassiné en pleine prière.

Obtenue du pape Sixte IV par les « Rois catholiques » Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, l’Inquisition médiévale en Espagne commença à Séville à partir de 1478. La ville était alors la capitale d’une Andalousie si islamisée qu’elle ne redevint définitivement chrétienne qu’en 1492, plus de sept siècles après le début de la Reconquista. Le but de l’Inquisition était de faire l’unité d’un royaume morcelé, aux composantes historiques éparses, avec des langues régionales variées formant comme des bandes verticales suivant l’avancée de la Reconquête : galicien, basque, castillan et catalan.

Faire l’unité de l’Espagne

Or, les non-chrétiens étaient nombreux dans cette Espagne multiple et divisée. Survivance des anciennes haines d’une cohabitation séculaire forcée et mal vécue, le soupçon se porta d’abord contre les Juifs et Arabes, conséquence du principe – pourtant d’origine protestante – du cujus regio ejus religio : la religion du souverain devient la religion de ses sujets. En effet, nombreux étaient les Juifs qui s’étaient réfugiés en Espagne après leur expulsion de France ou d’Angleterre. Influents dans les sciences, la médecine, le commerce, ils subirent des pogroms (1391), furent stigmatisés (1412) ou encore confinés en ghettos. Certains se convertirent – les « marranes » – mais davantage en apparence. D’autant qu’en 1492, ils n’avaient plus le choix qu’entre la conversion – ce que firent 200 000 à 250 000 d’entre eux – ou l’exil (150 000). Une fois expulsés, le soupçon anti-judaïque se reporta sur les conversos qui, baptisés, entraient dans le périmètre inquisitorial. Quant aux musulmans, convertis de force par décret royal en 1502, ils avaient officiellement disparu vers 1526.

Les « vieux chrétiens » examinés

La seconde période de l’Inquisition espagnole commença dès 1530 en se focalisant sur les « vieux chrétiens » – qui n’avaient d’ascendance ni juive, ni musulmane – et s’accentua autour du concile de Trente (1545-1563) contre l’hérésie protestante, les Pays-Bas espagnols étant particulièrement poreux aux luthéranisme, calvinisme et anabaptisme.

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