Chercher la paix bénédictine - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Chercher la paix bénédictine

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John Stephen Dwyer - CC BY-SA-3.0

C’est lorsqu’une valeur est à terre qu’il faut la ramasser, la chérir, la cultiver, pour espérer, à terme, la porter bien haut. Cet axiome, à tonalité boursière, vaut en réalité aussi pour les sociétés et les hommes de tous les temps.

Ainsi, face à la décadence de l’Empire romain, un jeune étudiant, Benoît, quitte la grande ville de Rome, devient ascète, et finit par inventer un style de vie qui aboutira à une vraie réforme des mœurs : la fameuse Règle des moines. Celle-ci a pacifié les siècles barbares et accouché d’une civilisation médiévale féconde et facteur de progrès humain – que l’on songe aux cathédrales, à la naissance de l’université, à la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin…

Paix des cœurs et des sociétés

Cette vertu pacifiante fera encore ses preuves quinze siècles plus tard, puisque l’inspiration monastique permettra de dépasser les déchirures européennes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. À l’heure où l’Europe se divise à nouveau sur l’Ukraine et l’attitude à tenir vis-à-vis de la Russie, il serait bon de s’en souvenir, et de ne pas rejeter d’emblée la proposition du pape François de négociations, plutôt que de jouer avec une dangereuse « rhétorique belliqueuse ».

Cette paix bénédictine, inscrite au fronton des monastères, et qui rendit la religion aimable, comporte également une dimension très concrète, humaine. Car cette Règle de vie monastique, dont Viollet-le-Duc dira qu’elle fut « l’événement historique le plus important du Moyen Âge », dénote d’une profonde connaissance de l’âme humaine et de ses fragilités.

Ainsi des maladies. À plusieurs reprises, la Règle de saint Benoît exhorte à la patience, et les malades eux-mêmes, et ceux qui les soignent. Saint Bernard, réformateur de l’ordre, affirmait qu’un moine malade doit être si bien soigné qu’il ne regrette pas l’absence de sa mère…

C’est dire aussi la délicatesse et la charité de ces hommes à la vie pourtant rude, et qui témoigne justement du degré de civilisation d’une société, mesurée à la douceur de ses mœurs !

Face aux barbares à col blanc

C’est lorsqu’une valeur est à terre qu’il faut la ramasser, la chérir, la cultiver, pour espérer, à terme, la porter bien haut. Cet axiome, à tonalité boursière, vaut en réalité aussi pour les sociétés et les hommes de tous les temps.

Ainsi, face à la décadence de l’Empire romain, un jeune étudiant, Benoît, quitte la grande ville de Rome, devient ascète, et finit par inventer un style de vie qui aboutira à une vraie réforme des mœurs : la fameuse Règle des moines. Celle-ci a pacifié les siècles barbares et accouché d’une civilisation médiévale féconde et facteur de progrès humain – que l’on songe aux cathédrales, à la naissance de l’université, à la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin…

Paix des cœurs et des sociétés

Cette vertu pacifiante fera encore ses preuves quinze siècles plus tard, puisque l’inspiration monastique permettra de dépasser les déchirures européennes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. À l’heure où l’Europe se divise à nouveau sur l’Ukraine et l’attitude à tenir vis-à-vis de la Russie, il serait bon de s’en souvenir, et de ne pas rejeter d’emblée la proposition du pape François de négociations, plutôt que de jouer avec une dangereuse « rhétorique belliqueuse ».

Cette paix bénédictine, inscrite au fronton des monastères, et qui rendit la religion aimable, comporte également une dimension très concrète, humaine. Car cette Règle de vie monastique, dont Viollet-le-Duc dira qu’elle fut « l’événement historique le plus important du Moyen Âge », dénote d’une profonde connaissance de l’âme humaine et de ses fragilités.

Ainsi des maladies. À plusieurs reprises, la Règle de saint Benoît exhorte à la patience, et les malades eux-mêmes, et ceux qui les soignent. Saint Bernard, réformateur de l’ordre, affirmait qu’un moine malade doit être si bien soigné qu’il ne regrette pas l’absence de sa mère…
C’est dire aussi la délicatesse et la charité de ces hommes à la vie pourtant rude, et qui témoigne justement du degré de civilisation d’une société, mesurée à la douceur de ses mœurs !

Face aux barbares à col blanc

Là encore, notre XXIe siècle gagnerait à s’en inspirer, face aux nouveaux barbares en cols blancs, à l’Assemblée ou dans les ministères, qui songent à expédier ad patres tous ceux qui jugeront leurs jours inutiles ou trop lourds à porter. L’expérience des soins palliatifs a pourtant montré que la demande d’euthanasie diminue très fortement à proportion de leur présence en ces instants cruciaux.

Bien sûr, cette restauration de l’ordre civilisé ne s’est pas faite en un jour, mais « discrètement, patiemment, graduellement », notait le cardinal Newman, à mesure que « peu à peu, le marécage boisé se faisait ermitage, maison religieuse, ferme, abbaye, village, séminaire, école d’apprentissage et cité ».
Mais cela suppose de choisir dès à présent de tourner le dos à cet « appauvrissement progressif
 » dénoncé par Jean Paul II en 2001, « dans les domaines humaniste, spirituel et moral ».

Encore faut-il en cerner la cause première : selon le pape polonais, l’Occident s’est affranchi du terreau chrétien en une conception athée, en pratique, de la vie. Les moines, eux, n’ont pas d’abord visé à polir les mœurs ou à créer une culture, comme le rappelait Benoît XVI aux Bernardins. Ils cherchaient à suivre l’unique nécessaire : Dieu !