Victor Hugo, le sauveur de Notre-Dame de Paris - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Victor Hugo, le sauveur de Notre-Dame de Paris

Avec son roman Notre-Dame de Paris, Victor Hugo a probablement évité la destruction de la cathédrale.
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Le bossu de Notre-Dame (1881), de Luc-Olivier Merson.

Léon Daudet, dans son ardeur insolente du début du XXe siècle qualifiait le XIXe siècle, de « stupide ». De nos jours, nous dirions plutôt « stupéfiant ». En effet, la surabondance de ce siècle en poésies, romans, essais en tout genre, livres d’histoire semble une efflorescence qui ne connaît pas de limites. Un nom domine cette immense matière, celui de Victor Hugo. Toutes les critiques et les jugements négatifs qui se sont abattus sur lui peuvent être considérés comme exacts : « Notre plus grand poète, hélas ! » (André Gide), « Bête comme l’Himalaya » (Leconte de Lisle).

Dans ce fatras émergent cependant quelques vers prodigieux. Gustave Thibon, dans une conférence trop peu connue sur Victor Hugo avait mis en lumière ces vers : dans La Légende des siècles, Hugo fait parler le temple d’Éphèse en ces termes : « Je suis la vérité bâtie en marbre blanc ;/Le beau c’est, ô mortels, le vrai plus ressemblant. » Ailleurs il écrit, au sujet de Dieu : « Il est l’inaccessible, il est l’inévitable. » Thibon racontait qu’il avait cité ce vers à une de ses amies carmélites qui lui avait dit : « Il a écrit cela Victor Hugo ! Mais comment faisait-il pour ne pas être un saint ? » Cela correspondait tellement à son expérience intérieure qu’elle avait trouvé une fraternité mystique avec le poète. Thibon ajoutait : « Je lui ai répondu que Victor Hugo s’y entendait très bien à ne pas être un saint. Mais il est une altitude où les génies, les saints et les poètes de tous les temps se retrouvent. » Hugo avait cette qualité spécifique du poète de voir ce que les autres ne voient pas.

Publication à 29 ans

En 1831, à l’âge de 29 ans, il publie son roman Notre-Dame de Paris dont le vrai titre est Notre-Dame de Paris 1489. Il agrémente ce roman de personnages très romantiques, en particulier la gitane Esmeralda et Quasimodo, mais le personnage central du roman est la cathédrale en péril. Il arrachera ainsi Notre-Dame de Paris aux piques des démolisseurs qui se préparaient à achever l’œuvre de la Révolution. En effet, Notre-Dame, après avoir été le temple de la Raison, était devenue la cave des vins de la République, puis une usine à salpêtre et s’apprêtait à achever son destin en carrière de pierres pour les démolisseurs. Le génie de Hugo a été de faire voir, par son roman, la magie de Notre-Dame et de rendre ainsi impossible sa démolition. En 1845, l’entreprise de rénovation sera entamée puis menée à son terme par Viollet-le-Duc. C’est à Victor Hugo que nous devons cette résurrection de Notre-Dame.

Le sentiment profond du peuple

Aujourd’hui, les malheurs récents de la cathédrale ont rendu sensible la ferveur non seulement des Parisiens mais du monde entier pour ce monument de notre foi et de notre histoire. On ne peut pas oublier ce que Victor Hugo dans son intuition avait fait pour elle. Si les tares de l’œuvre du poète sont évidentes, la force de son regard et le génie qu’il a eu d’exprimer ce qui était le sentiment profond de tout un peuple les rachètent.