Boire le sang du Christ ? - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Boire le sang du Christ ?

© Pascal Deloche / Godong

© Pascal Deloche / Godong

Boire le sang du Christ ?

« Si vous ne buvez pas le sang du Fils de l’homme, vous n’aurez pas la vie en vous », prévient le Christ. Des paroles « dures à entendre », qu’il est utile d’éclairer.
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Non seulement le Christ a versé son sang pour nous mais, chose plus étonnante encore, il nous a demandé de le boire. Il formula pour la première fois cette idée, à Capharnaüm, devant des disciples médusés : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : […] si vous ne buvez pas le sang du Fils de l’homme, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Sensation dans l’assistance ! « Ces paroles sont dures à entendre, qui peut continuer à les écouter ? », s’étonnent ses disciples. Cette annonce, comme chacun sait, fut concrétisée lors de l’institution du repas eucharistique, le soir du Jeudi saint : « Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : “Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour la multitude, pour la rémission des péchés” » (Mt 26, 27) .

Un discours incompris

Bien sûr, manger le corps de son maître n’est pas moins étrange, au premier abord, que boire son sang. Et c’est l’ensemble du discours du Christ qui suscita d’abord l’incompréhension, au point que certains le quittèrent quand ils comprirent que Jésus ne parlait pas métaphoriquement. « Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui » (Jn 6, 66). Ceux qui restèrent, autour de saint Pierre, devaient comprendre progressivement la signification de ces paroles extraordinaires, à mesure que Jésus se révéla être non seulement le Messie, mais le véritable « Agneau de Dieu », qui donne librement sa vie pour le salut du Monde.

« Agneau pascal »

Car telle est la clé de l’Eucharistie : s’il faut manger l’Homme-Dieu, c’est tout simplement parce qu’il prend la suite des agneaux sacrifiés qui étaient consommés par les fidèles lors de la Pâque juive, et dont le sang était répandu sur l’autel du Temple. « Le Christ, notre agneau pascal, a été immolé ; festoyons donc avec les azymes de la sincérité et de la vérité » (1 Co 5, 5). Répétons-le : la religion juive n’a pas été abolie, mais accomplie par le Christ. Le don que le grand prêtre du Temple faisait à Dieu en lui consacrant des animaux, le Christ l’a porté à sa perfection définitive en se donnant lui-même pour le Salut des hommes, étant à la fois le Prêtre et la Victime. Dès lors, l’Eucharistie, par laquelle le sacrifice unique du Christ est rendu présent, remplace le culte de l’Ancien Israël – qui n’en était que la figure (cf. saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, 73, 6). Mais venons-en précisément au sang. Car sa place exacte dans l’Eucharistie suscite quelques interrogations particulières.

Participants de la nature divine

Première question : pourquoi le Christ a-t-il expressément voulu que nous buvions son sang ? Chose d’autant plus surprenante qu’il existait sur ce point un interdit particulièrement fort dans la Loi de Moïse : « Garde-toi fermement de consommer le sang, car le sang, c’est la vie, et tu ne dois pas manger la vie avec la chair » (Dt 12, 23).

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