«L’antique Sion conserve les monuments et les traces de la douloureuse Passion du Christ ; mais c’est Rome, la Jérusalem nouvelle, qui est devenue le réservoir et le vase du sang rédempteur. » Ainsi, le cardinal Pie, évêque de Poitiers au XIXe siècle, voulait désigner la capitale de la chrétienté comme le cœur de la foi catholique par le sacrifice de la messe, mais aussi comme le réceptacle des reliques de la vie du Christ rapportées de Terre sainte au cours des siècles.
C’est sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, qui apporta à Rome, au IVe siècle, les plus importantes d’entre elles puisqu’il s’agit des éléments de la Passion – reliques que l’on peut vénérer particulièrement pendant la Semaine sainte.
La table de la Cène
Jeudi saint. La tradition liturgique place la messe de ce jour dans la première basilique de la chrétienté, la cathédrale de Rome, Saint-Jean-de-Latran. C’est en effet le jour anniversaire de l’institution par le Christ de l’Eucharistie et du sacerdoce, et la basilique conserve une relique insigne de cet événement majeur de la fondation de l’Église : un morceau important de la table de la dernière Cène. On peut l’admirer dans un imposant reliquaire surmontant l’autel de la partie gauche du transept.
On peut méditer ici sur un symbole très fort : l’unité de l’Église autour du Saint Sacrifice de la messe. Le pape célèbre à l’autel majeur, sous le baldaquin de la confession. Or, cet autel de marbre contient l’un des premiers autels de bois sur lequel célébrait saint Pierre. Ainsi sont réunis l’autel de la première messe, la table de la Cène, et l’autel de la messe du premier pape, et de tous les papes à sa suite, dans la succession apostolique.
La colonne de la Flagellation
Vendredi saint. Dans une ruelle proche de Sainte-Marie-Majeure, la basilique Sainte-Praxède est un véritable joyau de mosaïques. C’est surtout l’église où est conservée la relique de la colonne de la Flagellation. Ceux qui ont visité la Terre sainte objecteront qu’ils l’ont vue à Jérusalem. Selon certains historiens, il n’est pas improbable que le Christ ait subi plusieurs flagellations. En tous les cas, celle que l’on vénère en ce lieu a bien été rapportée en 1223 par le cardinal Giovanni Colonna, titulaire de la basilique et légat apostolique en Syrie, lors de la cinquième croisade. On peut observer que cette colonne est très basse : une fresque nous permet de visualiser la scène de la flagellation.
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