Y a-t-il une réponse spirituelle à apporter à l’avortement ? Le sujet est tellement idéologique et matière à condamnation que personne ne se risque à apporter une réponse à cette question, pourtant centrale. Car avant d’être un acte partisan, l’avortement est un drame humain à l’origine d’une succession de tragédies : drame de la femme qui songe à avorter, souvent par détresse ; drame de la femme qui avorte, laissée seule avec sa souffrance et sa culpabilité ; drame de l’enfant à naître, privé de se réaliser dans la vie incarnée ; et dans une autre mesure, drame de l’entourage qui coopère plus ou moins passivement à un mal, laissé lui aussi seul avec les conséquences de son remords ou de son endurcissement.
L’ampleur de ces drames signifie à quel point l’avortement ne peut en lui-même générer du bien. Elle nous rappelle combien les personnes qui y sont confrontées doivent faire l’objet de la plus grande compassion comme du plus grand courage pastoral, afin d’éclairer les cœurs et les intelligences sur l’objet et les conséquences de l’acte abortif, et d’offrir la possibilité de la consolation et du pardon.
Intrinsèquement mauvais
Le terreau de la réponse spirituelle se trouve d’abord dans la juste compréhension morale de l’avortement. Qu’il soit expliqué ou non par un motif social ou médical, son objet consiste en la suppression directe d’une vie innocente, celle du fœtus. Cet objet, supprimer une vie innocente, ne peut pas être rendu bon par les intentions qui l’accompagnent, ni par les biens qui sont obtenus à travers lui ou par les circonstances dans lesquelles il est accompli. L’objet de l’avortement vicie l’acte à lui seul et indépendamment des dispositions intérieures de l’agent. La raison droite montre qu’on ne peut commettre délibérément un mal – sacrifier une vie innocente – pour obtenir un bien – sauvegarder la santé de la mère par exemple, ou garantir sa liberté –, pour la simple raison que cela lèse le droit à la vie d’un être humain innocent, quand bien même cela paraît procurer des avantages au niveau d’autres biens humains, en vue d’une fin apparemment bonne. Par son objet et le type d’action qu’il implique, l’avortement sera toujours mauvais en lui-même, indépendamment des intentions de celui qui agit et des circonstances.
Affronter la souffrance
Cet éclairage est une première étape. Mais il ne donne en soi ni la force ni le courage d’affronter les terribles circonstances qui vont conduire à l’avortement. Il faut donc s’interroger : comment en sommes-nous arrivés à justifier l’avortement sans que plus personne ne s’intéresse à sa validité morale ni à ses conséquences ?
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