« Un nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle s’appliquera dans les établissements scolaires à la rentrée 2024. » Cette annonce de Gabriel Attal, le 20 janvier, a suscité bien des interrogations chez les parents d’élèves.
Selon le Premier ministre, on doit enseigner « le respect de l’intégrité des corps » à l’école primaire, « l’éducation sexuelle en tant que telle devant survenir au collège et au lycée ». Il s’agit, précise-t-il, de « clarifier le programme car certaines familles n’étaient pas à l’aise avec ces enseignements ». Le Conseil supérieur des programmes lui avait déjà remis une proposition sur ce sujet avant qu’il ne quitte la rue de Grenelle.
Sans doute l’intention est-elle louable. Plusieurs associations – le Syndicat de la famille, Famille et liberté, Juristes pour l’enfance – font état de dérives dans certains établissements : des enfants, confrontés trop jeunes à des expérimentations dévoyées, ont témoigné d’un dégoût de leur corps. Ces trois associations sont donc à l’initiative d’un colloque, qui s’est tenu au Sénat le 9 février, pour réfléchir sur ce programme d’éducation sexuelle à l’école, en présence de sénateurs mais aussi de thérapeutes.
Pour Arabelle Conte, la responsable du pôle éducation du Syndicat de la famille, ce colloque avait « pour ambition d’interpeller le gouvernement sur les limites à poser. Sous couvert d’éducation sexuelle, ne risque-t-on d’aller toujours plus loin dans la banalisation de la sexualité ? En Belgique, des films pornographiques sont diffusés dans des établissements scolaires pour expliquer quelles pratiques seraient acceptables ou non ! De telles dérives sont malsaines. Il convient aussi de distinguer clairement la lutte contre les stéréotypes sexuels et l’idéologie du genre, qui peut perturber les enfants et les conduire à remettre en question leur identité sexuelle ».
La prudence des Français
Un livre blanc, découlant des diverses interventions au Palais du Luxembourg, sera communiqué au Conseil supérieur des programmes. Il s’appuiera aussi sur un sondage IFOP présenté lors du colloque, indiquant que 70 % des Français estiment inapproprié de parler de sexualité aux élèves avant l’âge de 13 ans. Surtout, près de 6 sur 10 estiment qu’il revient aux parents de le faire pour la première fois. Et seuls 8 % des Français pensent que c’est le rôle de l’école.
Venue de la gauche, Nicole Belloubet, qui vient de succéder à Amélie Oudéa-Castera à l’Éducation nationale, sera-t-elle sensible à la prudence des Français dans ce domaine ? Dans un entretien accordé au Parisien le 11 février, Gabriel Attal assure que la ministre « adhère totalement à la ligne » du gouvernement. La vigilance s’impose.
Pour aller plus loin :
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- 8 mars 2014 : le Grenelle de la famille a dévoilé ses conclusions à la Mutualité
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.