À Lourdes, la vocation maternelle de Notre-Dame - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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À Lourdes, la vocation maternelle de Notre-Dame

Comme elle, il est Bigourdan. L’abbé Benjamin Martin, ordonné prêtre dans la basilique du Rosaire, curé du Pays Toy, connaît bien sainte Bernadette. Il a prononcé plusieurs catéchèses sur les apparitions, et approfondit ici le message de la « Belle Dame », à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Lourdes, le 11 février.
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Quand Notre-Dame apparaît à Bernadette à partir du 11 février 1858, celle-ci entre en extase. Comment cela se manifeste-t-il ?

Abbé Benjamin Martin : Bernadette entre progressivement en extase. Par sa contemplation de la demoiselle au sourire, elle quitte le monde sensible qui l’entoure et goûte le bonheur de l’autre monde. Ces extases, de 15 à 40 minutes selon les apparitions, se manifestent par le visage transfiguré de Bernadette, éclairé de l’intérieur. Ses yeux noirs, grands ouverts, ne clignent plus. La récitation de son chapelet, sans s’arrêter, est plus irrégulière comme, par ailleurs, le rythme de son pouls – ce que constatera le docteur Dozous. Les sourires et salutations qu’elle adresse en réponse à la Dame étonnent les premiers témoins par leur grâce.

La seconde apparition permet d’illustrer cet état. Une pierre, jetée du haut de la grotte, frôle Bernadette qui, en extase, ne sursaute pas. Les jeunes élèves dont elle est entourée, prises de paniques, essaient en vain de la déplacer. Elles vont chercher le meunier, Nicolau, qui, non sans difficulté, parviendra à transporter Bernadette de la Grotte au moulin voisin de Savy. Sortie de son extase, Bernadette n’a aucun souvenir de la pierre qui aurait pu lui être fatale, ni même de comment elle est arrivée là. Elle était à la grotte, dans ce cœur à cœur qui l’unit mystiquement à la demoiselle en prière. Elle n’a qu’un désir : « Comme j’aimerais la revoir. »

Dans vos enseignements, vous comparez Bernadette à Moïse. N’est-ce pas audacieux ?

Il y a d’étonnantes similitudes. Les Saintes Écritures rapportent qu’à la suite de sa rencontre avec Dieu, le visage de Moïse était tellement lumineux qu’il devait le voiler. Les témoins des apparitions évoquent cette luminosité incandescente du visage de Bernadette. Mais les comparaisons ne s’arrêtent pas là. Lors de la première apparition, après avoir ressenti un fort coup de vent, Bernadette fait face à la grotte. Son regard est attiré par un buisson qui bouge jusqu’à y voir poindre une lumière grandissante. Ce buisson ardent – le rosier sauvage sur lequel apparaît la Dame – lui donne à voir un sourire, à partir duquel elle voit la demoiselle à la robe blanche et à la ceinture bleue. Après l’apparition, traversant le canal de Savy, elle entre pieds nus dans la grotte. Moïse en son temps fut attiré par le buisson ardent devant lequel il se déchaussa « car cette terre est une terre sainte ». Moïse recevra de ce buisson la révélation du nom de Dieu. Et Bernadette recevra la révélation du nom de la Dame, le 25 mars.

D’autres comparaisons se dessinent : c’est à Massa que Moïse frappant le rocher en fit jaillir de l’eau. C’est à Massabielle que Bernadette découvre l’eau de la source, le 25 février. Les herbes que la Dame fera manger à Bernadette pendant le Carême ne sont pas sans rappeler les herbes amères de l’ancienne Pâque…

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.