« Les personnes âgées ont une valeur infinie » - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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« Les personnes âgées ont une valeur infinie »

© Petites sœurs des pauvres

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« Quel que soit leur état de santé, ces personnes ont une valeur mystérieuse et infinie. »
© Petites sœurs des pauvres

« Les personnes âgées ont une valeur infinie »

Les Petites Sœurs des pauvres s’occupent des personnes âgées depuis leur fondation par Jeanne Jugan, en 1839. Leur Supérieure générale, Mère Maria del Monte Auxiliadora, a accordé un entretien à France catholique, avant que le gouvernement français ne présente son projet de loi sur la fin de vie.
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Qu’est-ce qui définit aujourd’hui le charisme des Petites Sœurs des pauvres ?

Mère Maria del Monte Auxiliadora : Quand on parle des Petites Sœurs des pauvres, on pense souvent aux soins que nous prodiguons aux personnes âgées et, de fait, nous les soignons jusqu’à leur mort naturelle. Bien sûr, nous ne sommes pas seules à le faire… et nous ne sommes sans doute pas les meilleures ! Simplement, nous le faisons, selon ce que souhaitait sainte Jeanne Jugan, notre mère, dans la discrétion, l’humilité et la confiance inébranlable dans la Providence. « Petites, soyez bien petites ! », disait Jeanne Jugan. C’est notre charisme.

La dimension religieuse est fondatrice du regard que vous portez sur les personnes âgées…

Bien sûr. Jeanne Jugan disait : « Les pauvres, c’est notre Seigneur. » La prière nous porte vers les personnes âgées, et le service des pauvres nous porte vers la prière. C’est ce qui fait notre unité de vie. Nous les accueillons sans distinction de convictions ou de religions. Nous pouvons bien sûr inviter nos pensionnaires à venir à la chapelle, à partager l’Évangile, mais nous n’obligeons personne. En Turquie, en Algérie où nous avons une maison, la plupart, sinon tous, sont musulmans. Chrétiens ou pas, croyants ou pas, ce sont tous des fils de Dieu.

Ces personnes âgées, comment arrivent-elles dans vos maisons ?

Certaines nous connaissent, d’autres nous sont confiées par leurs enfants. D’autres encore nous sont indiquées par des prêtres, ou par les services sociaux avec qui nous sommes en contact.
Ce n’est pas toujours facile de s’occuper des personnes âgées, surtout quand elles sont en fin de vie.
En effet… mais c’est notre vocation ! C’est notre vie, et c’est notre joie. Toute vie a ses difficultés. Ce n’est pas facile non plus d’éduquer des enfants. Chacun a sa vocation. Son charisme.

Dans un monde moins chrétien qu’auparavant, cette vocation et ce service sont-ils plus nécessaires que jamais ?

Ils le sont de tout temps ! Il est vrai que les mentalités changent. Bon nombre de personnes viennent chez nous car elles s’y sentent en sécurité. Elles savent qu’elles n’y seront pas éliminées… Quel que soit leur état de santé, ces personnes ont une valeur infinie. Mystérieuse et infinie. Dieu nous a faits à son image et à sa ressemblance. C’est cela la dignité de tout être humain, qui est inaliénable.

Jean-Paul II a souvent dit que les personnes âgées sont « un trésor pour l’Église et une richesse pour le monde ». Elles peuvent nous apprendre beaucoup, elles sont la mémoire d’un peuple. Le pape François ne cesse de le répéter. Il avait d’ailleurs invité les jeunes à visiter des personnes âgées avant d’aller à Lisbonne pour les Journées mondiales de la jeunesse.

Le plus important pour nous est de faire comprendre à ces personnes qu’elles sont nécessaires – pas seulement importantes mais nécessaires. Il faut les rendre heureuses, de sorte qu’elles se sentent utiles jusqu’au bout et puissent contempler leur mort comme le terme naturel de leur vie. L’euthanasie, comme l’avortement, est contraire à la nature. Certains l’entrevoient comme une « solution » de confort ou de facilité. C’est surtout une issue désespérée.

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.