Une année noire pour les chrétiens - France Catholique
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Une année noire pour les chrétiens

L’ONG Portes ouvertes publie son Index 2024 sur la persécution des chrétiens dans le monde. Si le constat est alarmant depuis de nombreuses années, un cap semble avoir été franchi dans le déchaînement des violences.
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Femmes en pleurs, après l’incident de Jaranwala au Pakistan, le 16 août. Dix-neuf églises ont été entièrement détruites et 89 maisons chrétiennes incendiées lors de violences visant la communauté chrétienne.

© Portes ouvertes

Églises fermées, attaquées, brûlées… Près de 15 000 lieux de culte ou propriétés chrétiennes – des écoles, des hôpitaux ou des cimetières – ont été pris pour cibles en 2023. Près de sept fois plus que l’année précédente !

Oppression et persécution se déploient sur tous les continents, parfois fomentées par l’État. En Chine, les autorités communistes avaient profité de l’épidémie de Covid pour fermer les lieux où les chrétiens se réunissaient publiquement mais discrètement : églises dites de « maison », salles de réunion dans des hôtels ou salles de bureau. Depuis, le gouvernement de Xi Jinping n’a pas autorisé leur réouverture. Les catholiques qui se tiennent en marge de l’Église officielle contrôlée par l’État sont désormais obligés de se retrouver par petits groupes dans des lieux tenus secrets, comme aux premiers siècles du christianisme.

Au Nicaragua, c’est au grand jour que l’Église est prise pour cible depuis que des responsables chrétiens ont appelé au respect de l’État de droit. Le gouvernement de Daniel Ortega bloque les comptes bancaires de nombreux diocèses et les universités chrétiennes perdent leur reconnaissance légale. Certaines célébrations publiques sont interdites.

Les protestants ne sont pas épargnés. Ceux d’Algérie a vu 42 de leurs églises fermées par les autorités. Seules quatre résistent à la campagne de haine orchestrée de façon parfois spectaculaire, quand des militaires entrent dans les temples pour en expulser les fidèles. Cette politique d’hostilité sonne le glas d’une communauté composée à 90 % de convertis de l’islam, qui vivaient leur foi publiquement, les autres étant des expatriés européens. À l’avenir, ces convertis, qui sont déjà fortement discriminés au Maghreb, n’auront pas d’autre choix que de se réunir en secret.

Lorsque les bâtiments ne sont pas fermés par les pouvoirs locaux, ils sont attaqués par des foules agressives, comme en Inde lors d’émeutes. Plus de 2 200 lieux de culte ou propriétés chrétiennes ont été visés en 2023 par des Meitei – un groupe ethnique – hindous.

Le martyre s’étend

L’Afrique aussi est le théâtre de violences contre des lieux de prières. En janvier 2023, un attentat à la bombe revendiqué par un groupe terroriste affilié à l’État islamique a tué une douzaine de chrétiens dans une église de Kasindi, dans l’est du Congo. L’Index 2024 de Portes ouvertes fait aussi état d’une forte augmentation des attaques contre les écoles chrétiennes en Éthiopie. Au Burkina Faso et en Centrafrique, ce sont les commerces de chrétiens qui sont incendiés, pillés ou confisqués.

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