Henri d’Anselme : « Ensemble vers le Beau » - France Catholique
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Année sainte 2025 : la porte de l'espérance
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Henri d’Anselme : « Ensemble vers le Beau »

C8 diffuse les 12 et 19 janvier Le Chant des cathédrales avec, pour guide, Henri d’Anselme, qui s’illustra en sauvant, à Annecy, des enfants menacés par un djihadiste. Première étape de ce pèlerinage en Normandie.
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Henri d’Anselme « le héros au sac à dos », devant la cathédrale Notre-Dame de Chartres.

D’où vous vient cette foi à soulever les montagnes ? Déjà cette audace pour avoir volé au secours des enfants à Annecy…


Henri d’Anselme : Sans doute de mes parents. J’ai eu la chance de naître dans une famille profondément chrétienne. Quand on tombe dans la marmite tout petit, cela facilite la transmission de l’amour de Dieu. Quant à ce que j’ai fait à Annecy, n’importe qui l’aurait fait. Je n’ai rien d’un héros, j’ai juste fait mon devoir de chrétien. Je crois que je n’ai pas réfléchi mais, sur le moment, j’ai pensé à Arnaud Beltrame et à saint Michel.


D’autres points d’ancrage en matière de foi, qui ont motivé ce pèlerinage des cathédrales ?


Marie, Mère de Dieu, célébrée il y a quelques jours le 1er janvier. J’ai toujours eu une grande dévotion mariale. Si mon périple démarre un 25 mars en la fête de l’Annonciation de la Vierge, cela n’est évidemment pas anodin. Drame pour l’humanité si Marie n’avait pas répondu oui à l’ange Gabriel ! La première cathédrale du parcours est Notre-Dame de Chartres. Le voile de la Vierge Marie est abrité dans la chapelle latérale qui lui est dédiée. C’est précisément cette immense bande de tissu qui a sauvé la ville de Chartres de l’assaut des Normands.


Pourquoi un pèlerinage des cathédrales ? Qu’est-ce qui vous fascine en elles ?


Il faut avoir à l’esprit l’étymologie du mot cathédrale. Il vient du latin cathedra, « la cathèdre » qui désigne le siège de l’évêque. Le prêtre étant un alter Christus, la lumière du monde pour éclairer les nations. La cathédrale a ainsi dans son ADN la lumière des vitraux qui vont comme emplir notre âme dès que l’on y pénètre. Il y a une vraie joie spirituelle qui illumine l’âme à cet instant précis. Notre-Dame de Chartres a bien mérité son nom de cathédrale de lumière.


Dreux et la Chapelle royale, nécropole des princes d’Orléans, Évreux, Lisieux et enfin Bayeux : tant de beauté subjugue, vous sentez-vous plus esthète ou évangélisateur ?


Les deux ! Dostoïevski a tout compris en disant que la beauté sauvera le monde. La seule chose qui compte pour moi est de transmettre ce que Dieu m’a donné de plus beau, la foi. Or, la beauté est le propre des cathédrales et la beauté est vecteur de foi. Contemplez l’architecture extérieure et intérieure d’une cathédrale : les pierres, les vitraux, l’autel, la flèche, le transept. Toute cette beauté transporte et notre âme et nos sens. Tout a été conçu pour nous tourner vers Dieu, pour mesurer notre bonheur d’être aimés de Dieu. Je ne vous cacherai pas que mon endroit préféré est le déambulatoire car c’est là qu’est canalisée toute la ferveur des processions liturgiques. Et c’est d’ailleurs là que se reflète le mieux la lumière.


Parmi ces cathédrales, y en a-t-il une qui vous frappe particulièrement ?


J’ai une tendresse particulière pour la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux car sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’y est confessée pour la première fois. La confession est un sacrement de guérison mais pas seulement. D’une certaine manière, on renouvelle les promesses de son baptême.

Qu’espérez-vous avec la diffusion du Chant des cathédrales ?


Avant d’être missionnaire, mon objectif est surtout de fédérer tous les types de publics croyants ou non autour d’un patrimoine commun, de quelque chose de beau et de grand. Le plus désolant en 2024 est une France fracturée. Mon plus grand désir est de créer une unité, de rassembler autour d’un bien qui procure de la joie.