Léonie Martin : la force dans la faiblesse - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Léonie Martin : la force dans la faiblesse

Sœur de sainte Thérèse de Lisieux, Léonie, née il y a cent-soixante ans, fut l’enfant terrible de la famille Martin. Son enfance difficile, doublée d’une errance religieuse pour accomplir sa vocation, en fait un personnage aussi atypique qu’attachant.
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Léonie à Lisieux, en 1887, avant sa première entrée à la Visitation de Caen. Elle a 24 ans.

Léonie à Lisieux, en 1887, avant sa première entrée à la Visitation de Caen. Elle a 24 ans.

© Monastère de la Visitation de Caen

La vie de Léonie commença mal. Dès sa venue au monde, l’enfant souffre d’eczéma, puis de problèmes pulmonaires. Sa croissance est entravée par la maladie ; ses parents, Louis et Zélie Martin, s’aperçoivent que son intelligence est plus lente à se développer que celle de ses sœurs, plus douées. Et puis, il ne lui est pas facile de trouver sa place dans une fratrie de cinq filles. Née le 3 juin 1863 à Alençon (Orne), Léonie est « coincée » entre ses deux aînées, Marie et Pauline, et ses deux benjamines, Céline et Thérèse. La maison de leur enfance, Les Buissonnets, témoigne de la solitude de Léonie. Sa petite chambre, avec son seul lit, se trouve entre la chambre partagée par Marie et Pauline et celle des deux cadettes. Une solitude encore aggravée par la perte de deux très jeunes frères et d’une sœur, décédés avant d’avoir un an, mais surtout par la disparition de Marie-Hélène, son adorable compagne de jeu qui n’avait que 16 mois de moins qu’elle. À 6 ans et demi, Léonie est le témoin de la mort de cette petite sœur dont elle gardera un inconsolable chagrin.

À ce sort déjà difficile s’ajoutent les mauvais traitements que lui inflige la domestique, Louise Marais. Sa mère, Zélie, est à la tête d’une entreprise de confection de dentelles. C’est un bourreau de travail. Elle s’occupe fort bien de ses enfants mais une servante supplée aux tâches domestiques, comme dans toute famille bourgeoise de l’époque. Or, Louise Marais terrorise Léonie et la maintient sous son emprise, après avoir pris soin de la couper de sa mère. Zélie Martin ne s’aperçut de rien jusqu’à ce que sa fille aînée, Marie, lui en parle. Pourtant, bien qu’elle eût désormais les clefs pour comprendre le caractère ingrat de Léonie, Zélie se refusa à congédier Louise Marais. Sans doute ne voyait-elle pas le double jeu de la servante… Léonie en gardera longtemps la blessure. Deux mois avant sa mort, en 1941, elle évoquait encore devant ses sœurs cette « cruelle et méchante domestique » : « Ce qu’elle m’a fait endurer n’est ni plus ni moins que diabolique. C’est miraculeux qu’il ne me soit rien resté car je vivais dans une perpétuelle terreur. » Léonie ajoutait cependant « avoir pardonné de tout cœur à son bourreau ».

Le « mouton noir » de la famille

C’est son grand cœur qui la sauvera toujours. Elle a la certitude d’être faite pour la vie religieuse, ce qui paraît une incongruité à son entourage. Ses errances scolaires, son hypersensibilité, son physique, moins joli que celui de ses sœurs, en font le « mouton noir » de la famille. Zélie, qui est atteinte d’un cancer du sein – elle en mourra à l’âge de 46 ans – s’inquiète pour cette fille qui lui donne du fil à retordre. Ses dernières prières et sacrifices seront pour Léonie, alors âgée d’à peine 14 ans.

Après la disparition de leur mère, Céline prendra Marie pour maman et la petite Thérèse, âgée de seulement 4 ans, choisira Pauline pour la couvrir de son affection. Mais qui se souciait de Léonie ? Elle n’eut point d’épaule pour soutenir sa tristesse d’adolescente orpheline, mais elle se souvint toujours de sa tante chérie, Sœur Marie-Dosithée Guérin, la sœur de sa mère, entrée à la Visitation du Mans. La religieuse avait une influence très bénéfique sur Léonie qui lui écrivit ces mots quelque temps avant sa mort : « Ma chère tante, quand vous serez au Ciel, demandez au Bon Dieu qu’il me donne la grâce de devenir une vraie religieuse car j’y pense tous les jours. »

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