Il est fougueux, notre saint turc d’aujourd’hui, et on l’admirerait sans doute pour sa foi sans approuver sa manière de faire. Il s’appelle « Théodore le conscrit ». On le surnommait Tiro.
On devine tout de suite qu’il est soldat. Enrôlé dans une des légions de Maximien, il est chrétien et ne le cache pas. Son bataillon a ses quartiers d’hiver au bord de la mer Noire. Il est arrêté pour sa foi. On le relâche en lui demandant de bien réfléchir à ses engagements. Il en profite pour mettre le feu au temple de Cybèle, mère des dieux.
Pas de pitié pour celui qui devait s’amender et non se changer en pyromane. « Je t’avais donné un délai pour réfléchir, pour sauver ta tête, pas pour mettre le feu au temple » lui dit le juge. La sanction est sévère. Notons que son acte incendiaire ne fait qu’aggraver sa peine, mais n’est pas retenu dans l’acte de condamnation. Sa foi seule est en cause. On le suspend, on déchire ses chairs, on le remet, sanguinolent, au cachot et le lendemain on le brûle. Nous sommes en 306.
Sa détermination fait l’admiration de tous. Son culte se répand dans tout l’Orient et jusqu’à Rome, comme en témoignent de nombreuses mosaïques qui lui sont consacrées depuis le Ve siècle, et même des basiliques. Il est, en Orient, le patron des armées impériales.
Sa tête est vénérée depuis 1120 dans la cathédrale de Chartres qui l’honore d’une statue au porche sud du transept.
Étymologie du nom
Du grec théos « dieu » et dôron « don, présent ». Amusant, le prénom Dorothée est une inversion des deux racines de Théodore.
Célébrités
Plus de trente saints portèrent ce nom, ainsi que deux empereurs byzantins et trois tsars russes. Le premier président Roosevelt (1858-1919). Le peintre Théodore Géricault (1791-1824), le poète Théodore de Banville (1823-1891), l’écrivain Fiodor Dostoïevski (1821-1881). La république fictive d’Amérique du Sud inventée par Hergé, le San Theodoros, dans L’Oreille cassée.
Vieux proverbe de ce jour
« Orage de la Saint-Théodore, annonce une année en or. »
Parole spirituelle de Théodore
« Si mes discours vous offensent, coupez-moi la langue. »
Courte prière d’un militaire
« Fais, Seigneur, que j’apprenne à rester debout dans les tempêtes et à montrer de la compassion pour ceux qui tombent » (général MacArthur).
