Les pionniers de la foi à Marseille - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Les pionniers de la foi à Marseille

De saint Lazare, premier évêque de la cité, à saint Jean Cassien, en passant par saint Victor, l’enracinement chrétien de Marseille remonte aux temps les plus anciens.
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Le cardinal Jean-Marc Aveline bénit les navettes lors de la Chandeleur.

Le cardinal Jean-Marc Aveline bénit les navettes lors de la Chandeleur.

© Robert Poulain

Il existe depuis des siècles, à Marseille, un biscuit à la fleur d’oranger qui est devenu une institution : la navette. Il est traditionnellement confectionné et distribué à l’occasion de la fête de la Chandeleur, le 2 février. Ce jour-là, aux premières lueurs de l’aube, arrive solennellement de la mer un bateau apportant l’Évangile. Une messe est célébrée, puis une procession part du Vieux-Port jusqu’à l’abbaye Saint-Victor. Le célébrant bénit la ville, la mer… et la première fournée de navettes qui, avec leur forme de barque, évoquent les premiers moments de la christianisation de la région, au premier siècle.

Des apôtres venus de Terre sainte

La tradition rapporte en effet que, partis de Terre sainte vers l’an 42 pour fuir les persécutions, Marie-Madeleine et son frère Lazare – deux des êtres les plus aimés du Christ au cours de sa vie terrestre – ont accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, avec Marie-Jacobée et Marie-Salomé. Ces cousines âgées de la Vierge Marie resteront sur place. Marthe, qui fait aussi partie des voyageurs, évangélisera Tarascon. Maximin fera de même à Aix-en-Provence, avant de s’installer, avec Marie-Madeleine, en un lieu qui portera son nom.

À Marseille, où sont adorés les dieux grecs et romains, Lazare a fort à faire. Infatigable prêcheur, il faut l’imaginer raconter comment Jésus l’a ressuscité des morts, lui qui sortit du tombeau dans lequel, « enfermé depuis quatre jours, il sentait déjà » ! Son témoignage marque les foules. Il donne le baptême et devient, selon la tradition, le premier évêque de la ville. Sa réputation de sainteté dépasse les frontières. Alexandre de Brescia, qui sera martyrisé à Rome, vient à Marseille alors qu’il est encore adolescent pour fortifier sa foi auprès de Lazare.

L’empereur Domitien n’apprécie guère la multiplication des conversions. Octogénaire, Lazare est jeté en prison, battu jusqu’au sang puis décapité. Comme dans les catacombes romaines, ses amis continuent à se retrouver en secret dans une grotte que fréquentait Lazare, à l’entrée du port. C’est là, au-dessus de cet endroit, qu’a été construite la fameuse abbaye Saint-Victor, où l’on peut encore voir le siège épiscopal de Lazare taillé dans le roc. Les traces archéologiques de ce passé exceptionnel sont nombreuses. Les chercheurs ont trouvé sous la place de Lenche, non loin du Vieux-Port, la prison où Lazare aurait subi le martyre, ainsi qu’un bas-relief antique le représentant devant une barque. Son crâne est conservé dans un beau reliquaire dans la cathédrale de la Major. Tout naturellement, saint Lazare est le patron du diocèse de Marseille, avec saint Victor qui a subi le même sort que lui au début du IVe siècle.

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