« Le Rosaire, prière des pauvres et de combat » - France Catholique
Edit Template
Pâques. La foi des convertis
Edit Template

« Le Rosaire, prière des pauvres et de combat »

Depuis des siècles, le chapelet est au cœur de la dévotion mariale. Précieux soutien dans les épreuves actuelles, il permet aussi au fidèle de laisser la grâce agir dans sa vie, comme l’explique le Père Luc de Bellescize, auteur de Méditations pour prier le Rosaire (éd. Mame).
Copier le lien
Madonna del popolo, 1579, de Federico Barocci.

Madonna del popolo, 1579, de Federico Barocci.

Pourquoi le Rosaire est-il la prière « indispensable » ? Comment une prière aussi sobre, presque cachée, peut-elle trouver sa place dans notre société du bruit ?

Père Luc de Bellescize : La prière du Rosaire est ce goutte-à-goutte qui finit par creuser, comme le ressac incessant des vagues, les granits les plus durs. Elle est un compagnonnage avec le Christ qui passe par notre Mère du Ciel. Elle n’est pas sans lien avec la « prière du cœur » qui se modèle sur le rythme de la respiration : « Jésus, Fils de Dieu, Sauveur, prends pitié de moi pécheur. » Elle est la prière des pauvres, qui ne savaient pas lire le psautier. Mais elle est aussi une prière de combat, qui nous valut la victoire de Lépante. Le Rosaire prend patience. Il laisse agir la secrète influence de la grâce dans tous les mystères de nos vies.

Comment est né votre livre, Méditations pour prier le Rosaire ?

J’ai écrit ce livre en hommage à Notre-Dame de Lourdes. J’ai voulu lui rendre grâce d’être apparue au creux du rocher, d’avoir choisi Bernadette, dont le bon sens est rafraîchissant et la simplicité désarmante, d’avoir fait jaillir cette eau où tant de pèlerins viennent s’abreuver. J’ai pensé aux malades qui viennent prier le Rosaire, en se cramponnant au chapelet, pour chercher consolation auprès de la belle Dame et quêter son sourire. Je ne suis pas un spéculatif. En général, je ne comprends rien à la théologie quand elle cesse de rejoindre l’Incarnation. Ce sont des méditations toutes simples, mais la présence de Notre-Dame embellit toutes choses.

Marie est « Mère de l’Église ». Que diriez-vous de l’épreuve actuelle que semble traverser l’Église ?

L’Église connaît, en son humanité blessée, une crise multiforme. Des pans entiers du catholicisme sont tentés de quitter l’obéissance de la foi. Des foyers de fidélité tiennent dans la tempête, avec mérite. Ils sont petits et méprisés, mais forts de la puissance de Dieu qui se déploie dans la faiblesse. Dans nombre de communautés ultralibérales, comme en Allemagne, dont l’influence est décuplée par l’argent, les germes de la rupture sont là. Simplement, ceux qui détruisent la foi en se drapant de « synodalité » n’ont absolument aucun intérêt à quitter formellement la communion catholique. Ils ne le feront sans doute pas, au mieux par un reste de fidélité à Rome, au moins par calcul, car ils perdraient alors toute influence, sans compter le risque de ne plus recevoir la manne financière de l’État… « Il y a une très bonne Église protestante en Allemagne. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième », a déploré le Saint-Père. Mais ils ne fonderont pas une Église particulière. Il vaut mieux pour eux agir comme des loups dans la grande bergerie catholique.

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.