Comme professeur, j’ai rencontré des douzaines de jeunes femmes brillantes, belles, sérieuses, motivées pour trouver un mari et fonder une famille. La plupart étaient désireuses de se dévouer à la société d’autres manières également, mais elles voyaient la maternité et la famille comme une part importante de leur vocation et elles étaient impatientes de commencer. Mais il y avait un problème. Elles ne pouvaient pas trouver d’hommes « au point », prêts à s’engager, prêts à faire leurs les besoins et les buts de quelqu’un d’autre, prêts, en un mot, à devenir pleinement adultes.
Durant la même période, j’ai également eu des étudiants qui étaient brillants, investis et d’esprit authentiquement communautaire. Mais très peu étaient « au point ». Ils n’étaient pas encore mûrs pour le mariage. Ils le seraient probablement dans un futur pas très éloigné, mais ce n’était pas encore le cas.
Si j’avais connu un seul gars prêt pour le mariage et cherchant une épouse potentielle, j’aurais pu lui donner une douzaine de noms. Mais je connaissais une douzaine de femmes cherchant un époux potentiel et je ne pouvais pas leur donner un seul nom. Nous avons un gros problème avec la formation des jeunes gens. Demandez donc à n’importe quelle jeune femme catholique, elle vous le dira. J’entends cela sans arrêt.
Avant d’en dire plus, laissez-moi admettre que j’étais autrefois comme ces jeunes gens. Je ne me suis marié que tardivement, mais j’ai la meilleur femme qui soit. Dieu a été très bon pour moi, mais il a fallu qu’il le soit joliment parce que j’étais vraiment stupide. J’en suis venu à penser que nous devrions essayer d’être moins stupides pour donner moins de travail à Dieu. Il reste que j’écris, non d’une position de supériorité, mais comme un camarade de voyage qui a fait les mêmes erreurs qu’il voit faire par les autres, même des types plus intelligents – et plus susceptibles de fréquenter des filles – que je ne l’étais.
Un jeune homme sérieux me demandait l’autre jour : « Fort bien, comment devient-on “au point” ? » Rien que poser la question montre qu’il est face au problème. Il est intelligent ; il est intéressé ; il sait qu’il manque de quelque chose qu’il désire, et ce n’est pas rien que le sexe. C’est un bon début.
Voici ce que je lui ai dit : « Trouve un travail ». Ce n’est pas la plus importante qualification, mais ce n’est pas sans importance, et cela a un aspect pratique. J’ai découvert qu’il n’est pas bon de laisser ces jeunes adultes trop remuer ces choses dans leur tête. Vous ne voulez pas faire du mariage un énorme problème intellectuel et spirituel. « Comment vais-je faire cette chose incroyablement importante qui va déterminer le reste de mon existence ? »
C’est comme demander : « Comment vais-je aborder cet examen qui, si j’y échoue, m’empêchera à tout jamais d’être heureux ? » Bon, pour commencer, vous n’abordez pas les examens avec cette attitude. Vous vous préparez et l’affrontez pas à pas. Pour faire la cour, vous prenez rendez-vous avec une jeune fille. Il y en aura peut-être d’autres, peut-être pas. Mais un voyage d’un millier de kilomètres commence avec un simple pas.
Et voici une autre piste. Ignorez ce que disent les médias et ne traitez pas une femme comme vous traitez vos potes. Même les femmes dont je sais qu’elles jurent comme des charretiers n’aiment pas les types qui jurent à répétition. Et tous les trucs dont vous parlez entre potes, oubliez-les quand vous faites la cour. Vous devez vous intéresser à la jeune fille.
Les femmes de 20 et 30 ans ont une autre définition de ce que signifie « être au point ». Pour elles, cela signifie être prêt à s’engager. Il semble que peu de choses soit aussi irritantes pour les jeunes femmes que des hommes hésitants incapables de s’engager. Et les jeunes étudiantes sont lassées des types qui semblent intéressés mais ne font rien de plus avec elles que « traîner avec le groupe ».
Ce qui semble souvent manquer, c’est un conseiller adulte. Quand de nombreuses belles jeunes femmes talentueuses me supplient d’écrire à propos des rendez-vous et de l’engagement, il y a assurément un problème. Où sont les adultes qui devraient dire à ces jeunes gens : grandis. Trouve un travail. Demande à cette fille de sortir avec toi. Arrête de jouer aux jeux vidéos. La pornographie est stupide et destructrice. Décroche de ton téléphone. La réalité « virtuelle » n’est pas réelle.
L’amour et le mariage sont réels et, pour cette raison, meilleurs. Arrêtons de faire du mariage un immense problème à résoudre. Vous ne trouverez pas la « femme parfaite ». Vous trouvez une femme bonne et vertueuse, vous vous dévouez à elle et elle à vous, tous les deux vous vous dévouez aux enfants et cela construit l’amour et l’amitié.
Les jeunes femmes ont-elles également besoin d’un tutorat ? C’est quasi certain. C’est une caractéristique de base de l’espèce humaine. Mais comme garçon, ce ne sont pas des conseils que je peux donner. Le seul que je puisse donner aux femmes est celui que leur père leur donnerait. Les hommes cherchent le sexe alors faites-les mûrir et s’engager avant de faire quoi que ce soit qui ait des conséquences à long terme sur le plan physique et émotionnel.
La plupart des femmes prennent en compte ce conseil, mais c’est également déprimant. Comme si elles n’avaient pas déjà assez de souci pour trouver un type convenable.
Les études ne cessent de montrer qu’un bon mariage est fondamental pour le bonheur des gens et leur réussite dans d’autres domaines de leur vie. Cela les fait également continuer d’assister à la messe. Si nous nous soucions de l’épanouissement de nos jeunes, nous ne les préparerons pas seulement à « trouver du travail », nous les préparerons pour le mariage et la famille, les aidant à réfléchir plus profondément sur ce que cela implique et à développer les vertus dont ils auront besoin pour obtenir ce qu’ils savent désirer profondément mais ne sont pas sûrs de pouvoir vraiment obtenir dans une culture si remplie de boue toxique.
Si Aristote a raison (et il a effectivement raison) sur le fait que le bonheur est l’activité en accord avec la vertu, alors peu de choses peuvent mieux aider ces jeunes à développer ces vertus que le mariage et la famille.
Choisir une personne supprime vos choix. Mais ne pas choisir supprime la chance de profiter d’un choix. Jusqu’à ce que vous n’ayez plus d’autre choix.
