Juin, mois du Sacré-Cœur - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Juin, mois du Sacré-Cœur

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Le mois de juin est dédié au Sacré-Cœur de Jésus. L’amour de Dieu manifesté dans le Christ crucifié a été un principe de dévotion et de piété depuis le commencement du christianisme. Mais une dévotion particulière au cœur du Christ est apparu pour la première fois au Moyen-Age.

La dévotion au Sacré-Cœur telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est développée au 17e siècle en France grâce aux révélations reçues par Sainte Marguerite Marie Alacoque, avec l’aide de son directeur spirituel, le jésuite Saint Paul de la Colombière.

Au 18e siècle, la dévotion au Sacré-Cœur – et les actes officiels de consécration au Sacré-Cœur – se sont répandus dans toute la France et au-delà. Durant la Révolution Française, le Sacré-Cœur est devenu l’emblème des catholiques loyalistes opposés aux forces anti-cléricales de la Révolution. Les contre-révolutionnaires vendéens portaient un insigne représentant l’image du Sacré-Cœur.

En 1856, le pape Pie IX instaura la fête du Sacré-Cœur pour l’Église universelle. La dernière année du 19e siècle, le pape Léon XIII fit paraître une encyclique, Annum Sacrum, déclarant que, « dans l’église principale de chaque ville et village », les fidèles du monde entier soient solennellement consacrés au Sacré-Cœur de Jésus.

Léon désirait que la dévotion unifiée de l’Église au Sacré-Coeur de Jésus soit un rappel puissant, pour les fidèles mais aussi pour le monde dans son ensemble, de la royauté du Christ sur toute la création – une royauté qu’il tient à la fois par son droit comme Fils de Dieu et en vertu du prix terrible qu’il a payé pour nous racheter.

Parmi les raisons données par la pape Léon pour exhorter l’Église à cette consécration, il y avait également sa préoccupation constante de l’athéisme grandissant, particulièrement parmi les nations chrétiennes. Il voyait que la religion était de plus en plus exclue de la vie publique, une « sorte de mur étant édifiée entre l’Eglise et la société civile ».

Un tel mépris de la part des autorités pour la loi sacrée et divine dans la vie publique, écrivait Léon, « tend à la suppression de la foi chrétienne parmi nous et, si c’était possible, au banissement de Dieu Lui-même de la terre ». Il poursuivait en décrivant un état des affaires qui porte une ressemblance troublante avec notre époque turbulente et angoissante :

Quand l’esprit des hommes est élevé à une telle hauteur de fierté insolente, comment s’étonner que la plus grande partie de la race humaine soit tombée dans une telle inquiétude d’esprit et soit tellement secouée que nul n’est dénué d’anxiété et de péril ? Quand la religion est abandonnée, il en résulte nécessairement que les plus sûrs fondements du bien-être public doivent céder, cependant que Dieu, pour infliger à ses ennemis la punition qu’ils méritent si bien, les a laissés en proie à leurs propres convoitises, si bien qu’ils s’adonnent à leurs passions et finalement s’épuisent eux-mêmes par excès de liberté.

C’est un des grand thèmes, peut-être LE grand thème, du pontificat de Léon XII. Quand l’homme, dans son orgueil, tente de se « libérer » de Dieu, il devient à la place esclave de ses passions. Quand l’homme oublie Dieu, il se perd de vue.

Presque un siècle plus tard, le pape Jean-Paul II allait récapituler la position de Léon : « la liberté qui refuse d’être liée à la vérité tombera dans l’arbitraire et finira par se soumettre aux plus viles passions, jusqu’à l’auto-destruction. »

Il n’est pas difficile d’entendre dans ces paroles prémonitoires du pape Léon un écho de la lettre de Saint Paul aux Romains. « De ce fait, Dieu les a livrés à l’impureté par les convoitises de leur cœur pour la dégradation mutuelle de leurs corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre un mensonge et adorent la créature plutôt que le créateur, qui est béni pour toujours ».

C’est la même histoire de rébellion orgueilleuse que nous découvrons au long de l’histoire du salut – depuis les Israélites à la nuque raide se rebellant dans le désert jusqu’à la tour de Babel, jusqu’à la Chute elle-même quand Adam et Eve ont cru la promesse que leur désobéissance ferait d’eux des dieux.

Telle est l’histoire de l’humanité, dans son exaspérante simplicité et sa stupidité obstinée. Tentés dans notre orgueil d’être comme des dieux, nous nous rebellons contre Dieu qui nous a créés pour être comme Lui.

Et pourtant, malgré tout, « le Fils de Dieu est devenu homme pour que nous puissions devenir Dieu » selon la phrase célèbre de Saint Athanase.

Pour cette raison, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus n’est pas moins estimable et importante qu’elle ne l’était dans la France du 17e siècle, ou au Moyen-Age, ou au pied du Calvaire. Le Coeur Sacré de Jésus est le parfait antidote à l’orgueil de nos cœurs. Dieu nous aime avec un cœur humain afin que nous puissions apprendre à partager son amour divin.

« Dans ce Sacré-Cœur, nous devons placer tous nos espoirs » écrivait Léon « et il doit être imploré avec confiance pour le salut des hommes ».

Dans le Cœur Sacré de Jésus, nous découvrons l’humilité de Dieu qui submerge et détruit l’orgueil. Dans son Sacré-Cœur Souffrant, nos propres cœurs sont enclin à la contrition. Dans son Sacré-Cœur, notre propre égoïsme est consumé dans le feu embrasant de son amour et de sa miséricorde. Dans son Sacré-Cœur, nous rencontrons l’amour qui a créé, ordonné et soutient toutes choses. Dans son Sacré-Cœur, nous trouvons la force et la grâce d’aimer comme il aime.

Dans son Très Saint Cœur nous trouvons refuge et paix, même – et surtout – au milieu des épreuves et des tribulations de notre temps.