Il est monté au Ciel - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Il est monté au Ciel

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« Hommes de Galilée, pourquoi êtes-vous dans l’étonnement en scrutant le Ciel ? »

« Hommes de Galilée, pourquoi êtes-vous dans l’étonnement en scrutant le Ciel ? »

© Pascal Deloche / Godong

Peut-on s’affirmer chrétien si l’on n’est pas profondément attaché à la lettre et à la substance du Credo ? Pourtant, régulièrement, des enquêtes statistiques nous apprennent que nombre de personnes qui se réclament de l’identité chrétienne n’ont pas foi en la Résurrection. Étrange paradoxe, si l’on pense que la foi chrétienne se rapporte à des faits historiques précis, parce que le Verbe s’est fait chair et parce qu’il a habité parmi nous. Sans doute l’Incarnation du Fils de Dieu suppose un certain nombre de conditions miraculeuses qui excèdent les limites de la nature humaine. Ne serait-ce que la naissance virginale et l’achèvement par la Résurrection d’entre les morts.

Et puis il y a ce mystère de l’Ascension qui se rapporte à un fait absolument unique lui aussi : « Hommes de Galilée, pourquoi êtes-vous dans l’étonnement en scrutant le Ciel ? De la même façon que vous l’avez vu monter au Ciel, c’est ainsi qu’il reviendra ! » (Introït de l’Ascension).

Originalité du christianisme

On a voulu rapporter ces événements miraculeux à une sorte de mythologie qui les apparenterait au fonds commun des religions. Mais en même temps, on ôtait à la Révélation son caractère original. Les Pères de l’Église ont pu largement recourir à l’exégèse symbolique, mais ce ne fut jamais au détriment de la réalité historique.

S’il y a une spécificité foncière du christianisme par rapport à tout ce que les sociologues ou anthropologues ont repéré en fait de phénomènes religieux ou de sacralité, c’est bien la venue au monde de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu incarné dans la chair de la Vierge Marie.

Refus d’un ancrage historique

S’il est un point d’accord entre l’exégèse rationaliste et celle qui réduit au mythologique, c’est bien ce refus d’une religion historique, dont on veut bien admettre les dogmes à condition qu’ils s’émancipent de la réalité de Jésus de Nazareth.

Alors qu’il ne s’était pas encore rendu à la pleine lumière de la foi, le docteur Couchoud déclarait à Jean Guitton : « J’admets tout du Credo, sauf le “sub Pontio Pilato”. » En effet, cette référence au procurateur de la Judée signifiait un ancrage qu’il se refusait à admettre. De son côté, l’écrivain Philippe Sollers, qui vient de nous quitter, ne craignait pas d’affirmer que tous les dogmes professés par l’Église étaient autant de chefs-d’œuvre.
Mais le jugement esthétique ne saurait suffire à étayer un jugement de foi.
Sinon, le risque de sombrer dans toutes les formes de gnosticisme [intellectualisme qui rejette le corps NDLR] serait patent.

C’est pourquoi, dans cette période post-pascale où la liturgie invite à méditer sur les gestes du Ressuscité, sur son départ vers le Ciel et sur la venue de l’Esprit Saint pour vivifier l’Église, il importe de se recentrer sur la Révélation dans son intégrité. C’est d’ailleurs un des apports fondamentaux de Vatican II que d’avoir ramené le peuple chrétien à la signification intégrale de cette Révélation. En effet, par elle « la vérité la plus profonde aussi bien sur Dieu que sur le salut de l’homme resplendit pour nous dans le Christ, qui est à la fois le médiateur et la plénitude de toute la Révélation » (Dei Verbum I, 2).