Pour la première fois en 1316, à la mort de Jean Ier le Posthume, petit-fils de Philippe le Bel, s’est posé le problème de la succession, l’enfant-roi étant mort quelques jours après sa naissance. C’est son oncle, Philippe V le Long, déjà régent du royaume, qui monte sur le trône et, à sa mort, c’est le dernier fils de Philippe le Bel, Charles IV le Bel, qui devient roi.
À sa mort, nous ne sommes plus chez les Capétiens directs, mais chez les Valois. « La branche des Capétiens directs s’étend de 987 à 1328, avec 15 rois en 341 ans, dont les grandes figures sont Philippe II Auguste (1180-1223), Saint Louis (1226-1270) ou Philippe IV le Bel (1285-1314). L’idée d’une transmission héréditaire de la couronne par ordre de primogéniture mâle s’impose progressivement ; ainsi, de 987 à 1316, treize rois se succèdent de père en fils, d’Hughes Capet à Jean Ier le Posthume. Tous travaillent dans le même sens et permettent d’enraciner la dynastie : s’imposer aux grands féodaux, agrandir le domaine royal, lutter contre les puissances étrangères sont leurs buts » (Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, éd. Jean-Paul Gisserot).
En 1328, la couronne passe donc à la branche des Valois, qui va régner sur la France jusqu’en 1589. Charles V (1338-1380) est le petit-fils de Philippe VI de Valois et fils de Jean II le Bon. Il a connu les difficultés du royaume dès l’âge de 18 ans, quand il assure la régence car son père, Jean II le Bon, a été fait prisonnier à la bataille de Poitiers (1356). Toutes les puissances d’insurrection se dressent, profitant de la captivité du roi : les États généraux cherchent à mettre la monarchie en tutelle ; Étienne Marcel mène la révolte à Paris ; Charles le Mauvais, roi de Navarre, convoite la couronne ; les paysans se révoltent dans le Beauvaisis – la jacquerie – ; les Anglais reprennent leurs invasions.
Un grand homme de guerre
Dans ces luttes intérieures et extérieures, Charles V, devenu pleinement roi en 1364, trouvera le secours d’un grand homme de guerre, Bertrand Du Guesclin, avec lequel il se liera d’amitié. Cette amitié était si forte que, selon la volonté du roi, Du Guesclin sera enterré à Saint-Denis. Selon l’usage du temps, son corps découpé en morceaux sera réparti en plusieurs endroits de ses exploits mais la plus grande partie est inhumée dans la basilique avec les rois de France, sous son gisant.
Charles V et Du Guesclin sont morts la même année, 1380. Du Guesclin avait battu Charles le Mauvais à Cocherel en 1364, mis fin à la guerre de Succession de Bretagne par le traité de Guérande (1365) et débarrassé le royaume des bandes armées qui le pillaient (1366). Lorsque la guerre reprend contre les Anglais en 1369, Du Guesclin mène une guerre d’usure qui lui permet de reconquérir pour le roi une à une les possessions anglaises : Rouergue, Quercy et Périgord en 1369, Limousin et Poitou en 1372, Aunis et Saintonge en 1373. Quand Du Guesclin meurt, en 1380, à Chateauneuf-de-Randon en Gévaudan, les Anglais ne possèdent plus en France que la Guyenne et Calais.
Grâce à lui, le roi a réorganisé l’armée, formée désormais de compagnies – ordonnances de 1373, 1374. Charles V a aussi réorganisé les finances en établissant les ressources nécessaires à la conduite de la guerre. « C’est enfin un roi lettré, aimant s’entourer d’hommes savants, et un roi bâtisseur : Louvre, Bastille, hôtel Saint-Paul, nouvelle enceinte de Paris », note Jean-Charles Volkmann.