Mobilisation pour la vie - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Mobilisation pour la vie

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© Philippe Lissac / Godong

Les évêques de France ont invité les fidèles catholiques à faire du vendredi 10  février, veille de la fête de Notre-Dame de Lourdes et de la Journée pour les malades, une journée de jeûne et de prière pour le respect de la vie humaine. Ce respect s’entend de l’intégralité de cette vie, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Il s’agit là d’une doctrine constante, sans cesse réaffirmée par le magistère jusqu’au pape François. Dans notre contexte national, cette initiative des évêques s’explique notamment par le débat ouvert à l’instigation du gouvernement sur la fin de vie, qui vise à réformer la loi Leonetti. Cette loi assurait depuis plusieurs années un équilibre qui nous épargnait la perspective de l’euthanasie et du suicide assisté. On ne sait pas encore ce qui résultera de la consultation en cours de la Convention chargée de débattre du sujet, mais on a tout lieu de craindre une « libéralisation » dans l’air du temps.

Manœuvre politique

Mais il se trouve aussi que l’initiative des évêques se produit alors que le Sénat vient de voter l’amendement du sénateur Philippe Bas à la proposition de loi visant à introduire le droit à l’avortement dans la Constitution. Cet amendement consiste à substituer le terme de « liberté » d’accéder à l’IVG à celui de « droit ». Sans doute y a-t-il entre les deux termes une différence de signification, même s’il est difficile de l’apprécier concrètement (cf. p. 8). Mais on peut surtout considérer qu’il s’agit d’une manœuvre propre à lever certains scrupules des sénateurs à s’engager sur la voie de la constitutionnalisation de l’avortement. Et, de ce point de vue, c’est une victoire pour le camp acharné à suspendre tout jugement moral quant au caractère létal d’un acte qui met fin à une existence.

Dans ces conditions, la mobilisation spirituelle engagée par l’épiscopat n’a rien de superflu et elle met en évidence la mutation d’une civilisation des mœurs, engagée depuis un demi-siècle. En effet, avant les années soixante, la réprobation à l’égard de l’acte abortif était générale dans l’opinion. Un glissement s’est produit, de plus en plus vertigineux, jusqu’à la levée des interdits les plus structurants de la conscience. Il apparaît malséant de l’apparenter à la logique totalitaire qui avait abouti aux crimes du XXe  siècle, car elle s’autorise de motifs humanitaires et libertaires. N’empêche qu’elle se caractérise en une opération généralisée de déconstruction, dont on se demande si elle trouvera un jour ses limites.

Primauté absolue de la vie

Comment trouver ses limites, quand celles-ci sont par définition arbitraires et si l’on est dans l’incapacité de définir une sorte de seuil d’humanisation de l’embryon ? À l’heure où l’acte abortif se résout à faire éclater le crâne du tout-petit à naître, comment songer à faire appel au moindre scrupule ? Oui, il ne reste plus qu’à prier intensément pour que nos législateurs et l’opinion publique retrouvent la voie de la conscience qui, au-delà des interdits, affirme la primauté absolue de cette vie dont la Providence nous a fait le don.