L’homosexualité dans les Écritures - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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L’homosexualité dans les Écritures

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Qu’est-ce que l’homme ? est un nouveau livre – nouveau en tous cas en anglais car il avait été publié fin 2019 en italien sous le titre « Che cosa e l’uomo ? » – par la commission pontificale biblique. Tel quel, il n’a pas d’auteur (ou d’auteurs) identifié. (La version anglaise a été préparée par les pères Fearghus O’Fearghail et Adrian Graffy). Il porte le sous-titre d’ Un voyage à travers l’anthropologie biblique et c’est une défense des racines bibliques de la vision catholique des êtres humains et de notre relation à Dieu.

Quand il fut publié pour la première fois, il y eut une rafale de rumeurs dans la presse, qui proclamaient que le livre (subtilement ou explicitement) suggérait que l’homosexualité devrait être considérée comme normative. Le père James Martin, parmi d’autres, affirmait que Qu’est-ce que l’homme ? expliquait l’une des condamnations-clefs que fait la Bible des actes l’homosexuels, l’histoire de la destruction de Sodome dans la Genèse, n’était pas vraiment en rapport avec la transgression sexuelle, mais désignait plutôt le manque d’hospitalité parmi les sodomites. Et il y a un passage dans Qu’est-ce que l’homme ? qui confirme que les péchés des sodomites n’étaient pas exclusivement la sodomie. Mais il est également clair que les « hommes de Sodome » cherchaient à « connaître » Lot et ses visiteurs angéliques, et que « connaître » dans ce contexte « est un euphémisme pour désigner les relations sexuelles. »

Qu’est-ce que l’homme ? est divisé en quatre longs chapitres : 1. L’être humain créé par Dieu ; 2. L’être humain dans le jardin ; 3. La famille humaine ; 4. L’être humain dans l’histoire. Ici, je vais considérer seulement une partie du troisième chapitre, parce que c’est la source de la controverse qui n’en était pas une. C’est injuste pour la totalité du travail de la Commission, mais je m’explique.

C’est le sociologue James Chowning Davies (1918 – 2012) qui a articulé le tournant en « épingle à cheveux » ; C’est l’idée que les révolutions sociales sont menées par « les attentes individuelles croissantes et la baisse des niveaux de bien-être perçus ». Il me semble que le tournant en épingle à cheveux, en ce qui concerne la révolution sexuelle, ne s’applique qu’à l’église catholique. (Eh bien, cela peut également affecter certaines valeurs protestantes – mais peu). C’est pourquoi l’Eglise est passablement seule dans son opposition aux attentes croissantes parmi les activistes homosexuels. Après tout, les victoires LGBT ont été nombreuses et, du moins aux Etats Unis, il n’y a probablement plus de batailles à mener contre la culture « hétéronormative ». C’est tellement vrai que je ne suis pas certain que la culture américaine puisse encore être appelée hétéronormative, excepté en termes de pratique effective, même si la plupart d’entre nous sommes « hétéro ».
Même ce fait est sapé par le déclin du nombre de mariages, la montée du nombre de divorces et le haut niveau de pratiques sexuelles hors mariage et de pornographie. Il devrait être terrifiant de penser que ces choses là sont maintenant la norme. Mais bon nombre d’entre nous ne sommes semble-t-il pas terrifiés.

Toutefois, les regards sont maintenant fixés sur l’Eglise : le dernier bastion de résistance. La révolution qui va venir des activistes homosexuels « la diminution du niveau de perception du bienêtre » n’aboutira pas tant à des églises incendiées ni pillées, qu’à l’abandon de l’église par les hommes gay et les lesbiennes. Nous devrions être contents, il n’y aura pas de sang répandu, et le père Martin pourrait devenir évêque. A moins que….il n’y ait schisme, comme cela semble se profiler en Allemagne juste sur ce sujet. Un schisme est une sorte de révolution.

Mais revenons à Qu’est-ce que l’homme ? et au chapitre 3 qui commence par :

Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul (Gen II : 18). Que le Créateur ait souhaité qu’’au commencement’ l’humanité soit constituée d’un homme et d’une femme (Gen I : 27 ; II : 21-23) nous invite à considérer soigneusement cette différence fondamentale dans l’humain, et à en explorer le sens. »

Le texte continue en soulignant la dignité égale et la complémentarité de l’homme et de la femme, ou, comme il l’exprime de façon spécifique, « des deux sexes ». Les auteurs mettent aussi l’accent sur le fait que c’est l’amour qui devrait nous mener et qui cautionne le fait que l’union des sexes ne se fait pas sans difficultés, semblant presque citer Lysandre dans Shakespeare : « Le cours de l’amour vrai n’a jamais été sans à-coups ».

Comme Qu’est-ce que l’homme ? est un livre écrit par des spécialistes de la Bible agissant en anthropologistes, il y a un commentaire intéressant sur la création, plus susceptible de provoquer un débat que de l’apaiser, surtout en ce qui concerne l’interprétation littérale d’Adam et Eve et de la Chute. Cela, je vais devoir le laisser à des débatteurs plus compétents.

Ce qui me préoccupe semble aller au-delà du débat, surtout en termes de ces rumeurs qui prétendent que le livre ouvre la porte à un vision catholique nouvelle sur l’homosexualité.

On ne devrait pas être surpris de ce que le traitement de l’homosexualité dans ce livre reflète la doctrine catholique de toujours, surtout la lettre de la CDF de 1986 aux évêques, « Sur le traitement pastoral des personnes homosexuelles ». Ici encore se trouve la distinction essentielle entre la tendance homosexuelle, et la pratique de l’homosexualité. Qu’est-ce que l’homme ? reconnait que les affirmations bibliques contre les unions de même sexe sont maintenant largement « considérées comme n’ayant plus de raisons d’être ». L’ennui, c’est que l’anthropologie biblique est entièrement d’accord avec la description que fait le catéchisme du comportement homosexuel comme un « désordre inhérent ».

En référence à Genèse I : 28 ( Croissez et multipliez, remplissez la terre et soumettez la), on peut affirmer que , puisque le système de « séparation » (deux sexes), et en conséquence les diversités instituées par la parole créatrice de Dieu, trouve sa clef dans la différence entre l’homme et la femme, le mâle et la femelle, sa valeur symbolique est contredite et minée par l’union de personnes de même sexe.

En traitant directement avec les condamnations par la Bible de l’homosexualité, Qu’est-ce que l’homme ? présente une révision organisée des passages spécifiques des Écritures des hébreux, essentiellement du Lévitique, et du Nouveau Testament – particulièrement et de façon dramatique dans les paroles de Saint Paul. Paul a établi une connexion cruciale entre l’homosexualité et l’idolâtrie, en suggérant que les relations homosexuelles étaient une sorte d’auto dévotion, par nature inhospitalière aux étrangers – ceux que nous rencontrons dans la procréation. Ce qui nous en dit beaucoup au sujet du comportement de nos contemporains.

Le Père Martin, les allemands et leurs compagnons de voyage peuvent avoir leur propre version de la foi, mais en ce cas, ils auront un catholicisme sans la garantie des Écritures.