À bord d’un camping-car marqué de l’insigne « Le Tour de France des patros », Geoffrey Laurent a embarqué sa femme, Carine, et leurs deux enfants, dans une aventure singulière. L’objectif de cette aventure familiale est en effet d’aller, pendant un an, à la rencontre des paroisses dotées d’un patronage, en leur apportant les reliques de Don Bosco. « Nous voulons faire circuler les bonnes idées entre les patros, créer des liens et les fédérer pour qu’ils s’entraident » assure-t-il.
Témoigner de la fécondité d’un « patro »
Mais cet homme énergique a une autre idée précise en tête : visiter les paroisses qui se posent, ou pas encore, la question de créer un « patro », afin de leur témoigner « de la joie et de la fécondité que cela apporte à une communauté », s’enthousiasme-t-il. S’il s’est mis ainsi au service de cette renaissance, c’est qu’il en a une longue expérience, avec son complice, Frédéric Prat, qui pilote l’aventure à distance. Tous deux ont lancé des patronages dans leurs paroisses respectives, dans la région de Marseille, il y a une dizaine d’années. Avant d’être appelés en renfort par de nombreuses paroisses en France. « Depuis dix ans, nous avons accompagné une cinquantaine de projets. Et encore une cinquantaine l’année dernière seulement ! », indique Frédéric Prat. Les deux amis en ont fait leur métier, afin de se consacrer pleinement à cet énorme chantier d’avenir.
« Nous sentons que l’Église est prête », assure Geoffrey Laurent. Ce passionné allait déjà chaque semaine rencontrer des paroisses. Avec ce tour de France, il a voulu s’y consacrer « à temps plein pendant un an, pour les encourager dans cet élan, en leur expliquant comment faire, et pour lever les freins », précise-t-il.
Lever les freins
Des freins qui sont, le plus souvent, le manque de locaux et d’équipes. Et l’inertie « de certains curés qui se projettent seulement à 5 ou 10 ans, en raison du temps relativement court qu’ils passent dans une paroisse, alors qu’il faut voir à 30 ou 50 ans quand on crée un patronage », indique de son côté Lise-Marie Bonhomme, directrice d’Esprit de patronage, l’association qui vient d’être créée en lien avec Le Tour de France des patros, pour accompagner gracieusement la création des nouveaux patronages.
Malgré ces bémols, les chiffres de créations de patronages sont très encourageants, au vu de l’histoire de ces associations : au nombre de 15 000 dans les années 1950, ils avaient presque disparu dans les années 1970 ou s’étaient laïcisés. Grâce au renouveau des dix dernières années, ils sont aujourd’hui plus de 150 et beaucoup sont actuellement en gestation.
Une alternative à côté de l’église
Les raisons de ce renouveau sont souvent liées à un constat douloureux : « Le caté s’effondre partout, c’est un modèle qui ne marche plus que pour les familles déjà pratiquantes : les parents non catéchisés n’y inscrivent plus leurs enfants », analyse la directrice d’Esprit de patronage. S’il n’y a pas de solution miracle, le patronage offre « une petite porte alternative à côté de celle de l’église », veut croire Geoffrey Laurent. Une porte que poussent de plus en plus de parents.
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