Les évêques flamands de Belgique ont publié cette semaine un document traitant de la préoccupation pastorale des personnes homosexuelles. L’aspect le plus notable de ce document est l’insertion d’un texte pour bénir les couples homosexuels. Les évêques prévoient de présenter le texte au pape François quand ils se rendront à Rome plus tard cette année pour leur visite ad limina.
Ce qui est le plus exaspérant en l’occurrence, c’est que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié une réponse à ces questions, précisément l’an passé. Ce document, publié avec l’approbation du pape François, dit clairement que « l’Église n’a pas, et ne peut pas avoir, le pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe ».
Si quelqu’un venait à lire simultanément les deux textes sans savoir lequel a été publié en premier, il en déduirait que celui de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a été la réponse directe et la réfutation de celui des évêques. Que les évêques flamands se sentent pouvoir contredire la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et le pape François aussi ouvertement est aussi parlant que troublant.
Les évêques flamands ne se sont pas contentés d’ignorer les directives claires de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ; on dirait qu’ils se sont mis en quatre pour la contredire explicitement. Ils empruntent une page du manuel de stratégie de leurs confrères allemands : bâtir une proposition qui fausse l’enseignement de l’Église […], l’envelopper de citations choisies du pape François et ensuite, passant outre aux objections de Rome, présenter cela comme un fait accompli.
Pour sa part, le Saint-Père a dit clairement à plusieurs reprises qu’il avait des réserves quant à la direction prise par le chemin synodal allemand. Il se peut qu’il fasse de même envers les évêques flamands. Mais il est également clair que les conférences d’évêques les plus progressistes en Europe n’éprouvent aucun scrupule à balayer tout carton jaune que Rome leur présente.
Pour leur part, les évêques flamands ont insisté lourdement sur le fait que la bénédiction d’une union homosexuelle ne doit pas être confondue avec le sacrement du mariage. Fort bien. Mais cette insistance ne fait que souligner combien l’approche pastorale belge a dévié de ses ancrages dans sa tentative d’approuver et de bénir de telles unions.
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Comme je l’ai dit, il est difficile de comprendre la position des évêques flamands autrement que comme une tentative de contourner l’enseignement de l’Église, basée sur la Révélation Divine, disant que les relations sexuelles ne se conçoivent que dans le mariage. Comme toujours, un manque à la vérité conduit toujours par le plus court chemin à un manque à une authentique charité. Comme l’a écrit l’an passé la Congrégation pour la Doctrine de la Foi :
L’Église rappelle que Dieu Lui-même ne cesse jamais de bénir chacun de Ses enfants en pèlerinage dans ce monde parce que, pour Lui « nous sommes plus importants que tous les péchés que nous pouvons commettre ». Mais Il ne peut pas bénir le péché : Il bénit l’homme pécheur afin qu’il puisse reconnaître qu’il fait partie de Son plan d’amour et se laisser transformer par Lui. De fait « Il nous prend comme nous sommes mais ne nous laisse jamais rester tels que nous sommes ».
Accompagner ceux qui ressentent une attraction homosexuelle – chacun étant fils ou fille de Dieu – requiert la confiance dans le plan révélé par Dieu concernant la sexualité humaine. Hésiter sur la signification de ce don, introduire la confusion sur la beauté et la signification de ce don ne rend service à personne.
Agir ainsi est risquer de transformer une grande bénédiction en une malédiction.