Mikhaïl Gorbatchev et Jean-Paul II - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Mikhaïl Gorbatchev et Jean-Paul II

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© UN Photo/Jean-Marc Ferre / CC by-nc-nd

La disparition de Mikhaïl Gorbatchev est l’occasion de ce qu’on pourrait appeler une anamnèse, c’est-à-dire, pour reprendre la définition des dictionnaires, « un retour à la mémoire du passé, vécu et oublié ou refoulé ». Pour les nouvelles générations, en effet, le dernier dirigeant de l’Union soviétique renvoie à une période qu’ils n’ont pas connue, dont ils savent peu de choses, d’autant plus qu’il s’est produit une rupture politique et civilisationnelle qui la rend étrangère à leur perception du monde. Appartenant moi-même à une génération qui a non seulement vécu la rupture, mais aussi la situation antérieure de l’Europe et du monde, l’anamnèse me renvoie à ma propre histoire, en m’efforçant à des efforts de mémoire pour ressaisir comment j’ai pu accompagner et comprendre la chute du monde communiste.

Mais il faut ajouter que les événements actuels, avec la guerre engagée en Ukraine par Vladimir Poutine, nous contraignent à revenir à ce passé, qui, sous certains aspects, ne passe pas. Pourquoi cette nostalgie de l’ancienne Union soviétique de la part de beaucoup de monde en Russie ? Pourquoi cet attachement à la figure de Joseph Staline, l’un des plus grands criminels de l’histoire ? Mikhaïl Gorbatchev lui-même, au travers de ses ambiguïtés, nous renvoie à ce qu’il y a d’énigmatique dans toute cette affaire. Liquidateur de l’Union soviétique, il avait pourtant agi de toutes ses forces en faveur de sa sauvegarde.

On peut toutefois lui faire crédit sur un point. Promoteur de la Glasnost, c’est-à-dire d’une ouverture à la liberté d’expression à l’encontre de l’étouffement totalitaire des consciences, il n’a jamais renié sa conviction dans ce domaine. Et on peut retenir cette date du 1er décembre 1989, où le président soviétique rencontre le pape Jean-Paul II dans des conditions solennelles pour un entretien d’une heure et demie. Tout ce qui s’est passé dans ces mois décisifs, Gorbatchev l’attribue, il le précise, à la présence du pape polonais et au rôle qu’il a joué sur la scène mondiale.