Comment lutter contre les études sur le gender qui affirment que l’on peut choisir son sexe : est-ce une théorie ou un fait scientifique ?
René Écochard : Les scientifiques ne sont pas adeptes de la théorie du genre en ce sens que la science montre que notre corps n’est pas le seul à être sexué. Notre cerveau l’est lui aussi, par un processus de développement qui dure jusqu’à 22-24 ans. Poser à des enfants, dans les écoles, la question de savoir s’ils se « sentent fille ou garçon » n’a aucun sens. C’est comme vouloir faire passer le bac à un élève de sixième ! Alors que les neurosciences se passionnent sur le masculin et le féminin depuis 20 ans, la question du genre nous vient d’études sociologiques des années 1970.
La démarche est biaisée : on se sert de la sociologie, c’est-à-dire de l’étude des comportements, pour évoquer ce que nous sommes biologiquement parlant ! Face à cela, il faut faire connaître la réalité biologique du corps, pour comprendre qu’on ne peut faire un corps féminin d’un corps masculin et inversement. Cette urgence s’accompagne d’un bel espoir : nous ne sommes plus à l’époque où la simple force physique permettait de différencier l’homme de la femme. Nous avons reçu chacun des potentiels différents, qui sont toujours à mieux découvrir.
Qu’est-ce qui caractérise notre époque en matière de sexualité ?
Le fait qu’ayant séparé l’amour de la transmission de la vie, on a créé une nouvelle sexualité qui se détache de ce qu’elle est naturellement. N’étant plus porteuse de vie, elle peut alors s’exprimer en dehors d’un couple stable, ou entre deux personnes d’un même sexe. Un dicton dit : « L’oiseau pourrait croire qu’il volerait mieux dans le vide. » C’est ce qu’il se passe quand on décorrèle l’amour de la transmission de la vie.
Les monothéismes ont-ils une position commune sur la sexualité ?
Tous ceux qui croient que le monde a été créé par un Dieu gardent une retenue dans les modifications de la sexualité. La particularité du catholique est qu’il croit que, bien que nous soyons marqués par le péché originel, le Christ restaure le corps ; il croit aussi que nous avons droit au bonheur et que nous pouvons l’espérer.
De plus, le catholique croit que nous sommes à l’image de Dieu Trinité et qu’« homme et femme, Il les créa » (Gn 1, 27), ce qui l’amène à comprendre mieux que quiconque la communion conjugale : de même que de la communion trinitaire jaillit la création, Dieu fait jaillir les enfants de la communion conjugale.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.
— Encyclopédie sur la sexualité humaine, l’amour et la fécondité, sous la direction de José Noriega, René et Isabelle Écochard, éd. Téqui, juin 2022, 912 pages, 59 €.
— Encyclopédie sur la sexualité humaine, l’amour et la fécondité, sous la direction de José Noriega, René et Isabelle Écochard, éd. Téqui, juin 2022, 912 pages, 59 €.