Vénérer le Précieux Sang - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Vénérer le Précieux Sang

Depuis 2000 ans, des reliques du Sang du Christ sont exposées à la vénération des fidèles, en certaines occasions. C’est le cas notamment lors de la Semaine Sainte et à Pâques en France.
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La procession de la relique du Saint Sang a lieu chaque année, à Bruges, en Belgique.

La procession de la relique du Saint Sang a lieu chaque année, à Bruges, en Belgique.

© Heilig Bloedprocessie vzw/ Frank Toussaint

«Les reliques du Sang du Christ nous rappellent que la Passion est un fait réel, historique. Ce n’est pas une sorte d’événement du passé, qui ne nous concerne plus. Elle s’est vraiment déroulée dans un lieu et à un moment précis », explique le Père Roger Villegas, curé de Notre-Dame de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Celle-ci devait accueillir, cette année, pour le Vendredi Saint, une de ces reliques, prêtée par sa paroisse sœur de Boulogne-sur-Mer. Un événement très important pour le prêtre  : « Ces reliques nous connectent au réalisme de l’Évangile et du mystère de notre rédemption. Le christianisme est une religion de l’incarnation. Le sang est symbole de la vie de Dieu offerte. C’est la force qui a porté tous les martyrs. C’est ce que nous rappelle le sacrifice – non sanglant – de chaque messe. »

La mère de Godefroy de Bouillon

D’où provient cette précieuse relique ? L’histoire remonte à la première croisade, à la fin du XIe siècle, quand le chevalier Godefroy de Bouillon, avoué du Saint-Sépulcre, fait parvenir à sa mère, la comtesse sainte Ide de Boulogne, ce Saint Sang, réputé provenir des linges ayant servi à essuyer le corps du Christ après la descente de croix. Sainte Ide fait alors ériger une chapelle-reliquaire, à Boulogne-sur-Mer, pour accueillir le trésor. Celui-ci vient enrichir l’histoire de cette paroisse, déjà marquée par une apparition mariale, en 633.

C’est à ce premier événement qu’est reliée l’histoire de Notre-Dame-la-Petite, de Boulogne-Billancourt : l’église a été bâtie, en 1319, sur le modèle de celle de Boulogne-sur-Mer, à la demande du roi Philippe le Bel, pour permettre aux fidèles d’accomplir un pèlerinage « raccourci » à Notre-Dame de Boulogne, aux abords de Paris. Les deux églises sont ainsi soudées par les liens indissolubles de l’histoire et de la dévotion mariale. Il n’y manquait que celle du Sang du Christ par le prêt de la relique, comme l’explique le Père Villegas : « Cette vénération a lieu dans le cadre du travail pour relancer les liens entre les deux paroisses. Boulogne-“sur-Seine” est une fille spirituelle de Boulogne-sur-Mer. »

Si l’événement a pu avoir lieu cette année, c’est que le culte des reliques reprend vie, après une période d’absolutisme rationaliste qui a marqué l’Église après les années 1970. « Il y a eu une époque où l’on voyait cela comme quelque chose de désuet, une forme de superstition », constate le Père Roger.

Mais la dévotion ne s’est jamais éteinte. Ce qui lui permet de renaître, se réjouit le curé : « Aujourd’hui, il y a un retour fort de la piété populaire, qui passe par un besoin d’avoir des signes concrets de la présence de Dieu. »

Comme en Terre sainte

En d’autres sanctuaires, la dévotion ne s’est jamais arrêtée. Ainsi de Neuvy-Saint-Sépulchre, dans le Berry. Depuis huit siècles, la paroisse organise, le lundi de Pâques, une procession en l’honneur du Précieux Sang. Elle a eu lieu, cette année, le 18 avril, en présence de l’évêque du lieu, Mgr Jérôme Beau, et du cardinal Philippe Barbarin.

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