Depuis les débuts de la pandémie, notre système se santé est forcément au cœur des discussions. Le personnel soignant a été, dans une première phase, l’objet d’un vaste mouvement de gratitude, avec les applaudissements chaque soir d’une population confinée dans ses foyers et bien consciente de tout ce qu’elle devait au dévouement de ceux qui prenaient en charge les malades. En même temps, on s’inquiétait vivement : les hôpitaux seraient-ils en mesure de faire face à la demande, notamment dans les services de réanimation ? Et puis on s’interrogeait sur le système de santé lui-même, en se demandant, par exemple, s’il était bien raisonnable de continuer à supprimer chaque année des milliers de lits.
Aujourd’hui, ce sont 55 organisations, toutes liées aux problèmes hospitaliers, qui réclament un débat public le 17 mars prochain, auquel seraient conviés les candidats à l’élection présidentielle, pour envisager l’avenir. Selon ses responsables, il ne suffirait pas d’envisager l’embauche de quelques milliers d’infirmières ou de quelques centaines de médecins à destination de ce qu’on appelle les déserts médicaux. Ne parle-t-on pas de l’épuisement d’un personnel submergé par l’afflux des malades ? Et puis, il faut bien se faire à l’idée qu’avec le vieillissement de la population, nos structures actuelles sont de moins en moins adaptées.
Les personnes âgées qui peuplent les EHPAD – qui a inventé ce nom insupportable ? – ont été particulièrement victimes des mesures de confinement, avec l’impossibilité de recevoir la visite de leurs proches, même dans les situations les plus critiques, en fin de vie. Il se trouve que l’événement littéraire de cette rentrée de janvier, à savoir la publication du dernier roman de Michel Houellebecq – anéantir – concerne très précisément cette question des EHPAD et de l’attention à apporter aux personnes affaiblies par l’âge et la maladie. Sera-ce l’occasion d’une véritable prise de conscience ?
