Il apporte la véritable paix – et une épée - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Il apporte la véritable paix – et une épée

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Vous n’avez pas besoin d’être un génie comme Dickens pour apprécier la chaleur et la lumière propres à Noël. Mais cela aidera de plus en plus puisque maintenant peu d’entre nous passent du temps à l’extérieur, faisant l’expérience de ces jours de froid et d’obscurité. Et d’autres ont fait de Jésus – qui était, selon des rapports fiables, tour à tour compatissant et sévère – une couverture de sécurité chaude et duveteuse pendant toute l’année. Alors cela demande quelque effort pour voir la nature spéciale de la naissance que nous célébrons, qui est à la fois un réconfort et un défi.

Par certains côtés, ce n’est pas nouveau. Comme Benoît XVI le déclarait à juste titre dans Jésus de Nazareth : récits d’enfance : « La banalité de Jésus, le charpentier de province, ne semble pas dissimuler aucune sorte de mystère. Son origine le désigne comme un parmi tant d’autres. » Des générations de biblistes érudits ont travaillé dur, partant principalement d’hypothèses matérialistes ou sécularistes, pour montrer que c’est réellement la totalité de l’histoire chrétienne. Il est né comme tout un chacun ; sa vie s’est déroulée comme celle de ses voisins ; oui, il a dit des choses remarquables – mais nous pouvons trouver des parallèles approximatifs dans le judaïsme antérieur et même dans d’autres religions ; les miracles ne peuvent être crus et doivent s’expliquer par des phénomènes humains très naturels comme le partage (pour la multiplication des pains) ou ils sont des histoires purement symboliques (l’Eucharistie, surtout).

Cependant, face à tout cela, on trouve deux millénaires de témoignages de la façon dont le Christ agit dans les vies individuelles et dans le monde. Thomas d’Aquin, un penseur loin d’être crédule, rappelle que Jésus Lui-même a encouragé les gens, s’ils ne pouvaient pas croire en Lui pour ce qu’Il était, à croire en Lui en raison « des miracles par lesquels le Christ a confirmé la doctrine des Apôtres et des autres saints ». Thomas a ajouté pour le profit de ses contemporains – et pour le nôtre :

Et si quelqu’un dit que personne n’a vu la réalisation de ces miracles, je réponds que c’est un fait bien connu, rapporté dans des histoires païennes, que le monde entier adorait des idoles et persécutait la foi chrétienne ; mais maintenant voici que tous (les sages, les nobles, les riches, les puissants, les grands) ont été convertis par les paroles de quelques pauvres hommes simples qui ont prêché le Christ. Maintenant, était-ce un miracle ou non ? (Commentaire sur le Credo des Apôtres)

Cette conquête hautement improbable du puissant Empire Romain (et à plusieurs égards cruciaux du reste du monde) a été si réussie que nous ne savons plus apprécier à sa juste valeur quelle révolution c’était. Par exemple, les sociétés modernes ne croient plus, du moins en théorie, que certaines personnes sont des élites qui peuvent demander la liberté et le respect tandis que les autres sont « esclaves par nature ». Pour un récit séculier brillant de la façon dont s’est produite cette énorme révolution de la morale et des mœurs, même si peu de gens aujourd’hui ont conscience qu’elle est due au christianisme, lisez le livre de Tom Holland : Domination : comment la révolution chrétienne a refait le monde.

Alors oui, ces jours-ci, tirons réconfort de la naissance de ce Prince de Paix qui, au-delà de toutes controverses et conflits, continue de procurer ce que le monde ne peut pas donner et cherche pourtant aveuglément et désespérément.

Mais rappelons-nous aussi, après le répit de ce temps de Noël, que nous vivons dans un monde qui ressemble de plus en plus à ses homologues pré-chrétiens, voire anti-chrétiens. L’avortement, l’euthanasie, la pornographie, l’absence de respect pour le mariage et la famille, l’autoritarisme des élites qui croient en leur droit de nous traiter de haut – tous ces phénomènes pré-chrétiens indiquent le retour aux luttes pour un pouvoir sans partage.

Cependant, la reconnaissance de chacun de nous comme fils ou fille de Dieu recule avec le christianisme. Le changement est dissimulé dans le langage de la liberté et de la dignité humaine, bien sûr, parce que de larges pans d’influence chrétienne existent toujours. Mais la dérogation néo-païenne est une religion différente qui vise à nous égarer loin de la vraie foi – et il faut s’y opposer. Avec vigueur.

C’est précisément par le nom du Prince de la paix que nous recevons du réconfort en ce temps et que nous renouvelons notre force dans sa grâce. Mais il y a des mots de Sa bouche que nombreux parmi nous, même, hélas, chrétiens, aimeraient oublier : « ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais une épée ».

Selon mon expérience, il y a deux raisons principales pour lesquelles les gens oublient cette parole. Souvent, c’est parce qu’ils n’aiment tout simplement pas la confrontation. Ils croient que le « dialogue » – une bonne chose à sa juste place – peut surmonter le mal. Il ne le peut pas. Le mal est profond et malfaisant, ce pourquoi Dieu a dû devenir homme et mourir sur une croix. Comme le cardinal Newman l’a exprimé :

Extrayez le granit avec des rasoirs ou amarrez un navire avec un fil de soie ; ensuite vous pourrez espérer, avec des outils aussi pertinents et délicats que la raison et le savoir humains, lutter contre ces géants, les passions et l’orgueil de l’homme.

L’autre raison pour laquelle les gens ne veulent pas se souvenir de l’épée de Jésus est que la bataille, spécialement en des temps comme les nôtres, semble sans espoir. Que faire quand un esprit anti-chrétien s’est infiltré dans le gouvernement, l’économie, l’enseignement, la culture – et même dans de nombreuses institutions catholiques ? La résistance semble vaine.

Mais rappelons-nous : quand l’union Soviétique (« l’empire du mal ») est tombée soudainement, elle avait toujours des milliers d’armes nucléaires, une immense armée, le KGB et un réseau impitoyable de répression et de contrôle de son propre peuple et de subversion partout dans le monde. Seuls quelques rares âmes pleines de foi et d’espérance – notamment Jean-Paul II – croyaient que tout cela pouvait être vaincu. A propos, les documents pour la dissolution de l’URSS ont été élaborés le 8 décembre (fête de l’Immaculée Conception) et signés par Mikhail Gorbatchev le 25 décembre 1991 – il y a juste 30 ans.

Donc même si nous apprécions la compagnie de nos amis et de notre famille en ces jours et nous reposons sur la connaissance de la paix qui surpasse tout ce qu’on peut connaître, rappelons-nous aussi que dans les jours à venir nous aurons également besoin de brandir l’épée du Seigneur et d’être confiants dans la déclaration de Sa Mère à Fatima – avérée par les événements – que « à la fin mon Cœur Immaculé triomphera ».