L’actualité médiatique concernant l’Église catholique est particulièrement riche en ce moment. Malheureusement il n’est pas possible de s’en féliciter, car elle recouvre souvent des affaires pénibles qui entachent la réputation de l’institution. On ne saurait s’en, étonner, car depuis les origines chrétiennes, les causes de conflit et de scandale n’ont pas manqué. On en trouve même des traces dans les écrits du Nouveau Testament.
N’est-ce pas saint Paul qui écrit aux chrétiens d’Éphèse : « Car ce ne sont pas contre des adversaires de sang et de chair que nous devons lutter mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre tout ce qui concerne le monde des ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. » Ainsi l’apôtre désigne un combat qui dépasse les limites visibles de nos communautés chrétiennes et désigne un ennemi infernal : le mystère d’iniquité. Mystère qui nous dépasse et englobe les gémissements de la Création mais qui nous englobe aussi.
Un Bernanos en était bien persuadé, dont toute l’œuvre romanesque consiste en une exploration de ce mystère d’iniquité. À la suite de saint Augustin et de Pascal, il reconnaissait la présence en l’humanité d’une tendance pécheresse de génération en génération. Il y avait donc un combat intérieur à l’Église pour lutter contre le péché qui s’oppose constamment au jaillissement de la grâce. Avons-nous aujourd’hui gardé conscience de ce combat décisif pour l’Église et pour nous-mêmes ?
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 décembre 2021.
