L'empereur, le pape et Dieu - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’empereur, le pape et Dieu

Alors que l'on célèbre le 200e anniversaire de la mort de Napoléon à Sainte-Hélène, retour sur les relations tumultueuses entre Pie VII et l'Empereur qui, après avoir dominé l'Europe, mourut dépouillé en chrétien dans les souffrances de l'exil.
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Napoléon se prend pour Moïse dans ce tableau de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784 -1844) en 1833.

Napoléon se prend pour Moïse dans ce tableau de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784 -1844) en 1833.

Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau

«Un saint homme » : c’est en ces termes que Napoléon évoquait le pape Pie VII au crépuscule de sa gloire, exilé sur l’île de Sainte-Hélène. L’empereur déchu n’aura pourtant jamais témoigné une quelconque vénération pour le Souverain pontife. Mais les deux hommes se respectaient et jouèrent sur plusieurs années une partie d’échecs dont le pape sortit gagnant.

L’impasse de la Constitution civile du clergé

Napoléon a très tôt conscience qu’il doit s’appuyer sur l’église pour restaurer l’ordre public dans le pays. La déchristianisation voulue par les révolutionnaires n’a pas pris. Le peuple est resté attaché à l’Église catholique et romaine. Les lieux de culte où sont célébrés les offices du clergé constitutionnel sont vides. Et les Français aiment leurs vieux curés réfractaires. Pour Napoléon, la Constitution civile du clergé adoptée par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790 est une impasse.

D’ailleurs, lors de la fondation des Maisons d’éducation de la Légion d’honneur à Écouen et à Saint-Denis en 1807 et 1809, Napoléon ne choisit comme aumôniers que des prêtres réfractaires, revenus d’exil ou s’étant cachés pendant la Révolution. Dès 1800, le général Bonaparte, alors Premier consul, a en tête l’idée d’un concordat. En remportant la bataille de Marengo le 14 juin, la France arrache le nord de l’Italie à l’Autriche. Pie VII a été couronné pape à Venise dans l’humble chapelle du monastère bénédictin de San Giorgio Maggiore trois mois plus tôt. Il se retrouve soudainement sous autorité française, privé, comme Pie VI, son prédécesseur, de son pouvoir temporel car loin de Rome occupée par les troupes françaises. Les États pontificaux sont dans la main de Napoléon.

Mais le Premier consul sait voir en Pie VII un interlocuteur à la hauteur de sa vision politique. Il l’a déjà remarqué lorsqu’il était évêque d’Imola en 1796, et que son diocèse était envahi par les troupes françaises. Le futur pape avait rassuré ses paroissiens avec un sermon qui avait beaucoup plu à Napoléon, et qui commençait ainsi : « Mes frères soyez de bons chrétiens et vous ferez d’excellents démocrates ! La forme du gouvernement démocratique ne répugne pas à l’Évangile. » Avec Pie VII, il va pouvoir discuter de la restauration de l’Église traditionnelle, mais à ses conditions.

Retrouvez l’intégralité de l’article et du Grand Angle consacré à Napoléon dans le magazine.