L'apanage des femmes - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’apanage des femmes

La civilisation occidentale s’est appuyée sur les femmes et leur sociabilité pour se construire.
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Hélène de Troie, buste d’Antonio Canova (1757-1822), Anne d’Autriche de Pierre-Paul Rubens (1620), sainte Zélie Martin (1831-1877)

Hélène de Troie, buste d’Antonio Canova (1757-1822), Anne d’Autriche de Pierre-Paul Rubens (1620), sainte Zélie Martin (1831-1877)

Quelle place la civilisation occidentale a-t-elle réservée à la Femme ? » m’ont demandé de jeunes gens. L’ampleur de la réflexion qu’a suscitée en moi la réponse à cette question m’a surpris. Ce n’était plus une énumération, c’était une litanie. Y a-t-il eu, dans l’histoire universelle, une civilisation plus féminine que la nôtre ?

Il s’agit donc, plus que les lois – qui comptent –, des mœurs qui comptent plus encore. Le dernier mot de la civilisation, c’est la sociabilité, vertu qui consiste non seulement dans le fait d’être social, mais dans le plaisir de la compagnie de ses semblables. Littré, encore lui, précise : « On est sociable plus par le cœur que par l’esprit.  » La délicatesse des mœurs, une certaine façon d’être, de se tenir, une vraie politesse, voilà les marques de la civilisation qui, dans la vie quotidienne, se trouvent non seulement dans ce que l’on mange et ce que l’on boit, mais aussi dans la façon de manger et de boire, l’art de présenter la table et de savoir s’y tenir ; l’art de converser, et donc d’écouter avant de répondre… Cet art de la sociabilité, depuis l’aurore de notre monde est, d’abord, l’apanage de la femme.

Depuis Hélène, dont la beauté suscite la première guerre mondiale, celle de Troie, jusqu’aux « salons » du XVIIIe et du XIXe siècle, c’est par les femmes et pour les femmes que les hommes, après avoir fait la guerre, ont cherché à plaire pour obtenir la grâce de l’amour. C’est Béatrice qui conduit Dante vers le Paradis où il n’ose pas entrer : « Elle regardait en Dieu et moi en elle. » La femme est la médiatrice dans la poursuite de la perfection. Dans ce même XIIIe siècle, les cours d’amour, tenues en langue d’oc par les belles dames, jugent la qualité du savoir aimer des chevaliers, la « fin amor » qui s’épanouit dans l’amour platonique, dégagé des convoitises de la chair et animé seulement des puissances de l’âme. Idéal inaccessible, dont, déjà dans le Banquet, Socrate disait avoir reçu la leçon par une femme : « l’Étrangère » de Mantinée. C’est une femme – et une étrangère – qui, par la bouche de Socrate enseigne à la fine fleur masculine de la noblesse d’Athènes ce qu’est le véritable amour.

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