« Homme de l’esprit du monde, croyez-vous-en moi ou pas ? » – souffle le fantôme de Jacob Marley qui vient d’au-delà de la tombe pour offrir à Ebenezer Scrooge une chance d’éviter la damnation qui l’attend à la fin de sa vie.
Scrooge oscille entre la croyance et le doute, la terreur et l’apathie, alors qu’il rencontre cet esprit de son passé l’appelant maintenant à la repentance. Scrooge utilise le placage auto-protecteur de l’incrédulité pour prendre le dessus. Scrooge se moque du fantôme « Vous pouvez être un morceau de bœuf mal digéré, une tache de moutarde, une miette de fromage… Il y a plus de sauce que de tombe en vous, quoi que vous soyez ».
Mais Scrooge a tort, tout à fait tort, et est mis à genoux par la violence de la réaction de Jacob. L’enfer est réel, et Scrooge s’y dirige. Jacob le sait et est venu pour offrir à Scrooge l’espoir de sauver son âme. Mais le chemin vers sa rédemption doit commencer par la croyance. Scrooge doit croire que ce fantôme est venu de la tombe pour appeler à son ami à une vie meilleure avant que tout ne soit perdu.
Croyance. Une disposition intangible mais irremplaçable du cœur.
La croyance est le fondement sur lequel nos âmes trouvent l’assise pour devenir pleinement notre moi.
Il existe une dichotomie intéressante dans la déclaration de croyance. On peut croire que quelqu’un existe. Puis, en allant plus loin, on peut croire au l’être vrai de cette personne. Prenez le Seigneur, par exemple. Je peux croire que Dieu existe, Mais, en fait, cette croyance est mille fois éloignée de la disposition plus profonde de la foi qui intériorise la réalité que le Seigneur m’aime profondément, et agit toujours et seulement avec toute puissance et avec un amour insondable envers moi, quelles que soient les circonstances.
Si je suis dans le bateau avec Simon et que la tempête s’ensuit, je crie : « Sauve-nous, Seigneur, nous coulons » (Matthieu 8 :25). Nous voyons les vagues, connaissons les probabilités et sentons la peur que l’analyse rationnelle évoque dans notre cœur humain. Le naufrage de Simon est un événement quotidien, sinon de chaque heure, dans nos vies. La tempête sur les eaux secoue nos actes de foi les plus audacieux.
Mais le Christ lui-même est dans mon bateau. Il tient ma vie, dans tous ses détails, dans Ses mains. Pourquoi Le réveiller à l’arrière pour lui annoncer la tempête ? Il le sait sûrement, car il est là. Et, ce qui est plus difficile à affirmer pour mon cœur hésitant, il s’en soucie sûrement.
Croire, vraiment croire dans le Seigneur, signifie que je crois que tout ce qu’il autorise n’est pas seulement permis par Lui, mais connu et vu et offert comme Son meilleur amour pour moi, toujours.
Quand on nous dit, même par une seule personne, même une fois dans notre vie, « je crois en vous », nous recevons un feu intérieur, une flamme interne, nous exhortant à être et à devenir encore plus, ce qu’un autre a vu en nous. La force de ces quatre mots est de changer la vie, de réaliser une vocation et de se définir. Quand on croit dans les gens, une fois de plus, ce peut être le moment décisif de leur vie.
Lord Moran, le médecin de Winston Churchill, auteur de « l’anatomie du courage », a observé le moral des troupes dans les tranchées de la première guerre mondiale. Il découvrit que ce qui gardait les hommes en vie dans les plus cruelles conditions était la force intangible qu’ils gagnaient lorsque quelqu’un croyait en eux. Et tout comme avec des personnes, quand nous déclarons notre foi solide et inébranlable dans le Seigneur, Il répond à notre foi en réalisant ses promesses à notre égard.
Notre Dame connaît la puissance de la foi. Elle entend les messages de l’Ange, et répond, dans sa profonde confiance en Dieu, « Que tout soit fait en moi selon Ta Parole » (St Luc 1 ;38). Je crois en Vous, dit-elle au Seigneur, et en tout ce que vous avez prédit, en Votre pouvoir de réaliser, et en la fiabilité de Votre promesse. Que Vous soyez béni », Elizabeth déclara après, « c’est parce que vous avez cru que les promesses du Seigneur seront réalisées en vous » (Luc 1 ;45).
Parce que vous avez cru.
La Vierge regardait avec affection St Joseph qui frapper sans succès aux portes de Bethléem, cherchant de l’aide. Son attitude signifiait, « j’ai confiance en vous, et je crois dans le Seigneur qui nous aime profondément », et cela lui donne la force d’essayer de nouveau. Son amour conjugal fidèle lui procure un abri sûr, et alors le Seigneur procure la grotte de la Nativité, sanctuaire prédestiné pour le miracle caché de Sa venue remarquable dans notre monde.
Croire en l’autre est la plus haute expression d’amour que nous puissions offrir. Ainsi est l’amour plein de confiance et la confiance incite les âmes à agir. Le Seigneur testera nos limites comme Il le fit avec Abraham au Mont Moria, ou avec le vieillard Siméon au temple, ou avec le Christ lui-même sur la Croix. Avec eux nous jetons nos filets de l’autre côté, une fois de plus, et la pêche ne peut pas être contenue
« La foi, nous dit l’Écriture, est le fondement de l’espérance » (Hébreux 11 :1). Ainsi, la petite sainte Thérèse dans sa confiance aimante nous assure que « nous ne pouvons Jamais avoir trop confiance en Notre Dieu …de même nous espérons en Lui, de même nous recevrons » (Histoire d’une âme).
Croyez dans le Seigneur. Laissez-Le croire en nous. Marchez avec Pierre sur l’eau, et attendez avec Marie l’accomplissement de la promesse. Dieu est toujours et partout, plein d’amour, et tout puissant pour agir. Il commande au vent et aux vagues. Il crée la terre, la mer, et le ciel. Il peut et agit toujours pour notre bien. Offrez-Lui votre confiance illimitée, confiant dans son travail, et dite Lui, à chaque moment, que nous avons confiance en Lui.