Devant certains faits qui affectent parfois douloureusement notre Église, le cœur se serre et l’on se sent démuni devant une énigme déconcertante. Ainsi face au suicide de prêtres, qui nous déroute d’autant plus que nous avons le sentiment qu’ils devraient être délivrés de la tentation du désespoir. En raison de leur proximité avec le mystère du Dieu qui dispense sa miséricorde. Mais la réalité est là. Suite aux suicides récents de deux prêtres, Mélinée Le Priol consacre à ce drame une page de La Croix, qui nous contraint à considérer l’humanité fragile que nous partageons avec nos prêtres. Oui, ce sont des hommes comme nous, ils n’échappent pas à la condition commune, et l’on se doit d’être attentif à leur équilibre psychologique, à leur santé, voire à leurs défaillances.
Mélinée Le Priol s’interroge sur la propension de nos prêtres à trouver des réponses à leurs difficultés plus dans la foi que dans la thérapie. Cette question est légitime. On ne saurait mettre entre parenthèse l’assistance d’un psychiatre, lorsqu’elle est nécessaire. Mais cela n’exclue nullement un approfondissement spirituel qui peut l’accompagner. Les meilleurs spécialistes en doctrine de l’Église en sont persuadés. L’Église n’est pas une institution abstraite, indépendante des personnes vivantes qui la constituent. Une structure idéale pour la raison qu’elle ne serait ni humaine ni personnelle1.
Le Père Michel Sales insistait particulièrement sur ce point. La réalité de l’Église est d’abord d’interpersonnelle. Ce sont des hommes, parfois démunis, qui nous communiquent le Christ. Et celui-ci ne craint pas de se servir de leur faiblesse. Celle-ci nous tend la main.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 septembre 2020.