L’Afrique francophone et nous - France Catholique
Edit Template
Marie dans le plan de Dieu
Edit Template

L’Afrique francophone et nous

Copier le lien
La corniche, Abidjan, Côte d'Ivoire.

La corniche, Abidjan, Côte d'Ivoire.

© Philippe Lissac / Godong

Pour son quarante-deuxième anniversaire, Emmanuel Macron se trouvait donc à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire. Échappait-il pour autant aux pressions de notre actualité nationale ? Sans doute pas puisque l’on apprenait que le président faisait savoir par ses services élyséens qu’il renonçait à la retraite dont bénéficient ses prédécesseurs. Ce qui constitue un symbole intéressant même si le bras de fer en cours n’est pas près d’être dénoué. Au moins dans la capitale ivoirienne était-il préservé de toute manifestation d’hostilité. Mes confrères du Parisien évoquent les grandes pancartes de bienvenue et les propos plus que bienveillants de la presse. Je cite : « À cinq jours de la naissance de l’Emmanuel de la Bible, le président Français porte bien son nom. Emmanuel Macron a apporté la douceur de la gaieté à ses troupes loin des théâtres âpres de la guerre. »

On aura compris qu’il s’agit des zones de guerre où l’armée française est engagée depuis plusieurs années avec les sacrifices que nous savons. On apprenait d’ailleurs qu’un raid anti-djihadiste venait d’être mené avec succès pour délivrer deux gendarmes maliens. Emmanuel Macron pouvait appeler de ses vœux une relation décomplexée entre Paris et Abidjan en condamnant une nouvelle fois le colonialisme comme une faute de la République. On ne pouvait échapper à l’idée que décidément des liens profonds continuaient à rapprocher la France de l’Afrique francophone, des liens de solidarité qui nous empêchent d’abandonner des populations livrées à la menace islamiste.

Si l’héritage colonial était si unilatéralement négatif, pourrait-on parler de solidarité ? Il faudra attendre encore très longtemps pour parvenir à des jugements équilibrés sur un passé où certes les souvenirs douloureux ne manquent pas, mais où il n’y a pas que cela. Quiconque a vécu dans ces pays au sein des populations en est persuadé. Mais s’il convient qu’une pleine indépendance soit acquise à ces peuples, il est impossible d’éluder les projets communs, ne serait-ce qu’en faveur du développement de l’Afrique. Les enjeux sont considérables, ne serait-ce que pour déterminer si les questions migratoires peuvent être envisagées en dehors du caractère dramatique qu’elles revêtent aujourd’hui.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 décembre.