Ah ! les évêques - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Ah ! les évêques

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En haut du rocher de Cashel en Irlande, se trouve la ruine du bastion d’un évêque. Là-bas, un jour, quelqu’un m’a dit : « Ils se soignent toujours bien ». Ils, c’étaient les évêques. Au temps des apôtres, les évêques étaient pauvres et vivaient dans des conditions dangereuses. Cependant, avec l’édit de Milan (313), les évêques sont devenus des fonctionnaires officiels qui contrôlaient des terres, des villes et des provinces.

Rien dans la manière dont ils furent constitués à l’origine, ne disait qu’ils devaient se comporter ainsi. Ils ont suivi la culture au lieu d’en être les témoins. Ce ne sont pas tous les évêques qui se comportent ainsi, mais ils sont assez nombreux pour que le taux de leur consommation et de leur désir de classe soient un problème pour la présence de l’Eglise dans le monde.

Les résidences des évêques sont un énorme problème. De fait, certains vivent dans des maisons modestes, mais pour le reste, leurs maisons sont un contre témoignage massif dans le travail officiel de l’Eglise. L’Eglise est un corps qui témoigne. Elle est un ensemble de sociétés à but juridique. Plus important, l’Eglise est fondamentalement témoin de Jésus-Christ dans le monde. Ce qui n’implique pas d’avoir beaucoup d’argent ou un statut social plus élevé.

Théologiquement, le problème est que l’évêque est tenu par les paramètres de la vie même de Jésus. Il est tout simplement impossible d’être un témoin crédible de Jésus-Christ tout en vivant une vie considérablement plus riche que Lui – ou alors le message de l’Eglise est de pure commodité. Vivre de la vie du Christ est quelque chose de personnel, en ce sens que cela engage toute la personne, corps et âme. Chaque aspect de l’existence individuelle est supposé manifester le Christ. Ceci s’applique aussi aux prêtres, mais ce sujet sera traité une autre fois.

Les costumes Armani, ou les loisirs dispendieux montrent la dépendance des évêques aux choses matérielles, plutôt qu’à l’Esprit. Cela donne aussi une idée de la supériorité qu’ils peuvent s’imaginer avoir sur les gens qui les entourent, et la façon dont ils s’intègrent à la haute société.

Et puis, il y a les petits bénéfices du boulot – les invitations dans des restaurants chers, où quelqu’un d’autre ramasse l’addition. Il y a les billets gratuits à des évènements majeurs. Il y a les maisons de vacances prêtées, etc. apparemment sans limites.

Psychologiquement et spirituellement, cela devrait être difficile de prêcher l’Evangile le dimanche, et de vivre ce genre d’existence le reste de la semaine. Du moins si l’on connait l’Evangile.

J’ai un jour soulevé la question de la consommation ostentatoire, et on m’a dit que c’était le salaire diocésain de l’évêque et qu’il pouvait en faire ce qu’il voulait. Voilà un grand argument – du monde séculier. Le problème du témoignage fait mentir cette proposition. Certains évêques reçoivent le même salaire que les prêtres, avec le même nombre d’années de service.

Le monde séculier ne devrait pas être la source de nos valeurs, autrement, les conversions et la rédemption seraient superflus. En plus de cela, trop de sociétés et d’individus répandent déjà les valeurs séculières. Il y a une Eglise qui répand les valeurs opposées. Une Eglise qui est vraiment « contreculturelle ». Trop de catholiques essayent de vivre à la frontière de ces deux systèmes de valeurs contradictoires.

L’argent a toujours été le poison de la vie des officiels de l’Eglise. Nous avons entendu tous les raisonnements. C’est nécessaire pour le fonctionnement de l’Eglise. Le clergé a besoin de faire réparer les bâtiments de l’église et de l’école, et de faire face à toutes sortes de besoins dans la paroisse et dans le diocèse.

Cependant le besoin d’argent est le point de départ de toute une chaîne d’événements en relation avec la levée de fonds. Et les évêques sont sous l’emprise des riches et deviennent un ornement dans les dîners mondains.

Cela va même plus loin : des histoires surgissent régulièrement à propos d’évêques donnant aux riches et aux puissants un traitement spécial et même sousestimant la doctrine de l’Eglise.

Certaines de ces histoires doivent être vraies puisque de riches catholiques en réchappent, à la suite de comportements comme le soutien public de l’avortement, ce qui est devenu un scandale public. Pourtant à force de réclamer de les traiter « pastoralement » on a atteint de sérieuses limites.

Est-ce une crainte des riches ? Ou des puissants ? Est-ce un désir d’être accepté d’eux ? On se demande s’il arrive jamais que les directeurs spirituels des évêques discutent de ce genre de questions avec eux. Après tout, le directeur est supposé aider celui qu’il dirige à devenir plus catholique. En d’autres termes, à prendre davantage pour vrai l’enseignement catholique. Si vrai, en fait, qu’il faut agir en conséquence.

Enfin, on devrait définitivement demander dans quel hôtel de charme se réunit la conférence des évêques, et dans quels restaurants ils prennent leurs repas pendant que la conférence est rassemblée. Des conditions plus simples pourraient aider à briser l’illusion que d’une façon ou d’une autre, les évêques sont supposés être merveilleusement à l’aise parmi les riches et les puissants. Ordonner des pizza au cours d’une rencontre de travail pourrait être un acte d’humilité, et un témoignage public en même temps.

Ayons un corps d’évêques qui mènent des vies cohérentes, et enseignent une doctrine cohérente – qui ne soient pas conduits par l’arbitraire, mais mus au contraire par le désir de vivre de la vie du Christ – l’Unique Christ.

11 août 2019

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/08/11/ahhh-bishops/

Photo : la résidence de l’archevêque de Chicago.